Une condamnation aux Etats-Unis d’un ancien chef de guerre libérien pourrait influencer la justice suisse

Lundi 23 octobre 2017

Une condamnation aux Etats-Unis d’un ancien chef de guerre libérien pourrait influencer la justice suisse

Antoine Harari Publié lundi 23 octobre 2017 à 13:50, modifié lundi 23 octobre 2017 à 14:12.

« Jungle Jabbah », ancien chef de guerre libérien, appartenait au même groupe armé qu’Alieu Kosiah, accusé en Suisse de crimes de guerre, et dont le procès devrait avoir lieu en 2018 à Bellinzone

Mohammed Jabbateh, alias « Jungle Jabbah », vient d’être reconnu coupable par la Cour de justice fédérale de Philadelphie. Cet ancien commandant durant la guerre civile qui a déchiré le Liberia entre 1989 et 1996 répondait de fraude dans ses documents d’immigration et de parjure pour avoir menti aux autorités américaines. Il avait omis de déclarer qu’il était le chef d’un groupe armé appelé Ulimo (United Liberation Movement of Liberia for Democracy) et qu’il avait été impliqué dans la guerre civile.

Condamnation historique

Le verdict de culpabilité prononcé par les douze jurés populaires de la cour est tombé jeudi, après deux semaines d’un procès qui s’est tenu en même temps que les élections libériennes. La peine sera communiquée dans quelques mois.

Ce procès aura surtout fourni la première occasion à des victimes du conflit libérien de témoigner des crimes de guerre dont des ONG accusent « Jungle Jabbah ». « C’est le premier procès dans l’histoire contre un commandant de l’Ulimo, se félicite l’avocat genevois Alain Werner, directeur de l’ONG Civitas Maxima, qui a assisté aux débats après avoir collaboré avec la justice américaine. De même, c’est la première fois que des victimes témoignent de ces crimes. Cette condamnation est historique. » L’ancien commandant pourrait être condamné jusqu’à 30 ans de prison, si la sanction maximale était prononcée pour les divers délits dont il est reconnu coupable.

Malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent de Philadelphie, ce procès aura sans doute un effet sur la justice suisse. En effet, les crimes dont est accusé « Jungle Jabbah » résonnent avec ceux qui sont reprochés à Alieu Kosiah, ancien commandant emprisonné à Berne depuis décembre 2014. Lire la suite.

Revenir en haut