Une femme dans la nuit afghane

Lundi 23 août 2021

Une femme dans la nuit afghane.

Marc Eichinger

L’actualité est cruelle, il faut un drame pour parler de ceux qui font la fierté de l’humanité. L’Afghanistan nous offre le spectacle pitoyable d’un président afghan archi corrompu qui fuit dès qu’il en a la chance en abandonnant son peuple.

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Massouda Jalal n’a jamais eu d’autre soutien que sa propre détermination. Une vraie combattante pour la liberté, elle fait honneur au monde de la résistance.

« A l’heure si sombre encore de la civilisation ou nous sommes, le misérable s’appelle l’homme, il agonise sous tous les climats, et il gémit dans toutes les langues ». Cette phrase de Victor Hugo, Massouda ne l’a jamais lu mais elle résonne en elle. Sa soif de liberté l’emporte déjà sur toutes ses peurs.

Au milieu de la guerre qui faisait rage au début des années 1990, elle a fondé, avec ses collègues universitaires, la Commission des droits de l’homme qui a signalé les violations des droits de l’homme à l’envoyé spécial des Nations unies en Afghanistan. Elle a terminé ses études à l’université de médecine de Kaboul et a commencé à y enseigner jusqu’en 1996, avant d’être démise de ses fonctions par les talibans. Les barbus n’aiment pas les femmes qui sentent l’intelligence, c’est ainsi.

Quand elle sort de prison grâce au soutien des Nations Unis, c’est pour briguer la présidence de son pays. Elle n’a aucun autre espoir que de pouvoir hurler à la face du monde que les afghanes ont le droit d’être libres.

Après avoir été élue représentante à la Loya Jirga (Grande Assemblée) en 2002, elle est devenue l’un des principaux candidats au poste de président par intérim, face à Karzai et au cancer de la corruption. Personne à l’occident ne fera rien pour elle ni pour empêcher les métastases de progresser. La corruption va tout détruire jusqu’à nous laisser le squelette du désespoir et de l’abandon. Voilà bien notre responsabilité envers ce peuple. Cet argent a bien été siphonné sans que personne ne soit inquiété. Kleptocrates de tous les pays réjouissez-vous ! Lire la suite.

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