Une norme anticorruption phare voit le jour à Genève

Mardi 8 novembre 2016

Une norme anticorruption phare voit le jour à Genève

(Créé : 08.11.2016, 19h04)

Lutte contre l’argent sale Les entreprises peuvent faire certifier ISO leurs efforts de lutte contre les pots-de-vin. Une première

Dans la lutte contre les pots-de-vin dans le monde, une étape clé vient d’être franchie à Genève. L’Organisation internationale de normalisation (ISO) – l’agence non-gouvernementale qui fait autorité en matière de délivrance de standards internationaux – a publié le mois dernier sa norme ISO 37001.

C’est la première de l’histoire visant à combattre la corruption. Elle est le fruit de trois ans de travail ; 59 pays ont participé à son élaboration. « Cette norme internationale permet à une entreprise de prouver qu’elle fait son possible pour abolir toute pratique corruptive en son sein. Jusqu’à présent, il n’y avait que des lignes directrices, variant selon les pays », se félicite Neill Stansbury, président du comité en charge de son élaboration.

Systématiser le contrôle

Toute société, publique ou privée, peut désormais acheter cette carte de visite – elle ne coûte pas plus de 150 francs. Pour être reconnu à sa hauteur, il faut par contre se soumettre aux contrôles de compagnies de certification indépendantes, par exemple le groupe genevois SGS. Ces derniers sont enclins à se montrer sévères : si leur client devait faillir, ils en subiraient indirectement les conséquences.

Parmi les critères d’ISO 37001 figurent la désignation d’un superviseur anticorruption, une formation et des contrôles financiers et contractuels. « Ces mesures peuvent coûter cher, mais il faut les voir comme un investissement dans la sécurité », selon Neill Stansbury. A terme, elles pourraient se révéler essentielles pour trouver de nouveaux partenaires. Les risques liés à la corruption ont en effet explosé dans le sillage de la Convention de l’OCDE contre la corruption, ratifiée en 1999. Un cas de dessous-de-table touchant une succursale d’une multinationale dans un pays étranger peut menacer son directeur général en Suisse de prison. Les risques financiers et de réputation ? Ils sont devenus tout aussi dissuasifs, alors que les procédures pénales se multiplient. Au Brésil, une bonne partie de la classe politique a été arrêtée dans le cadre de l’affaire Petrobras. Lire la suite.

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