YO MAN / la BCCI, la BGL, les clients anonymes et privilégiés : sept transactions pour un montant équivalent à 15 millions d’euros…

Vendredi 2 novembre 2007

Extraits du site du comité de soutien à Denis Robert : la domination du Monde

Certaines victoires ne donnent pas envie de lever les bras au ciel. Je voudrais revenir sur la décision de la Cour d’appel de Luxembourg de rejeter les demandes de poursuites de la BGL (Banque générale de Luxembourg, filiale aujourd’hui du groupe Fortis) contre nous. Souvent, les personnes prises au piège de folie judiciaire (c’est mon cas), par manque de recul ou par rage, ne prennent plus la peine de dire calmement et posément ce qui leur arrive (ce n’est pas mon cas).

Il faut remonter à mars 2001 pour arriver aux origines de « l’infraction ». Pascal Lorent et moi cherchions une preuve matérielle pour montrer que les archives de Clearstream pouvaient être utiles dans la reconstitution d’itinéraires financiers. Nous savions qu’il était possible à l’aide des microfiches de la firme de retrouver une aiguille dans une botte de foin, selon l’expression d’Ernest Backes. Encore fallait-il se retrousser les manches. Ernest Backes s’en est chargé.

Il avait récupéré entre autres les microfiches de l’année 1991. Le 1er juillet 1991, la BCCI, une banque mafieuse, était liquidée suite à une énorme affaire de blanchiment d’argent de la drogue révélée aux USA. Des scellés et des chaînes étaient posées sur toutes les succursales de la BCCI dans le monde. Présente dans une centaine de pays (principalement en Asie), la BCCI, pour des raisons aisément imaginables, avaient basé le siège social de sa maison mère à Luxembourg. Backes est Luxembourgeois. Il savait que les activités de la BCCI s’étaient poursuivies après la fermeture de la banque et de ses filiale. L’étage d’un hôtel de luxe au cœur de Luxembourg avait été loué à cet effet. Il a retrouvé dans ses microfiches à la date du 8 août 1991 cinquante sept transactions pour un montant équivalent à 15 millions d’euros. De la BCCI vers la BGL. Autrement dit, alors que les salariés de la BCCI étaient sans salaires, que ses milliers de clients avaient leurs comptes mis à zéro, des clients anonymes et privilégiés de la BGL avaient récupéré 15 millions d’euros. Voilà notre principale découverte.

Dans notre livre et notre film, nous avions indiqué que cette BGL était présidée par l’administrateur des comptes de la famille royale grand ducale qui avait elle-même l’essentiel de ses avoirs dans cette banque. Sans savoir si des liens existaient entre la BCCI et la famille royale luxembourgeoise (la plus riche d’Europe après la famille princière liechtensteinoise). Nous avions trouvé notre aiguille dans la meule de foin… La preuve que les comptes de Clearstream pouvaient servir à reconstituer des itinéraires financiers et être utiles en cas d’enquête fiscale et judiciaire.

Lire la suite sur le site de soutien à Denis Robert.

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