Moscou entre dans la bataille pour le contrôle de Sulzer

Dimanche 30 septembre 2007

30 septembre 2007 - 14:44

Moscou entre dans la bataille pour le contrôle de Sulzer

Légende photo : Viktor Vekselberg semble avoir des alliés puissants à Moscou. (Reuters)

Le gouvernement russe a adressé une missive à la ministre Doris Leuthard pour appuyer le milliardaire russe Viktor Vekselberg, déjà détenteur de 31,4% du groupe industriel zurichois. Le conseil d’administration du groupe s’est jusqu’à maintenant refusé à inscrire la participation de Viktor Vekselberg au registre des actionnaires.

Une lettre émanant de German Gref, jusqu’il y a peu ministre russe de l’Economie, « nous est parvenue », a indiqué dimanche la porte-parole du Département fédéral de l’Economie (DFE) Evelyn Kobelt, confirmant des informations des quotidiens alémaniques « NZZ am Sonntag » et « SonntagsZeitung ».

Rappelons que la semaine dernière, dans le cadre d’un remaniement ministériel, le président russe Vladimir Poutine a remplacé German Gref par sa conseillère Elvira Nabiulina au poste de ministre de l’Economie.

Evelyn Kobelt n’a toutefois pas voulu divulguer le contenu de la missive : « Nous répondons toujours aux lettres qui nous sont adressées par les gouvernements étrangers mais les contenus demeurent confidentiels », a-t-elle précisé.

Menaces de rétorsion

Selon la presse suisse allemande, German Gref aurait menacé la Confédération de mesures de rétorsion si l’oligarque Viktor Vekselberg ne parvenait pas à se hisser rapidement au rang d’actionnaire majoritaire de Sulzer.

Le conseil d’administration du groupe s’est jusqu’à maintenant refusé à inscrire la participation de Viktor Vekselberg au registre des actionnaires. Le milliardaire russe détient, via sa société de participations viennoise Everest, 21% des actions nominales de Sulzer. Il s’est également assuré 10,4% des actions de la société par le biais d’options call (d’achat).

Le refus de Sulzer est principalement dû aux circonstances entourant cette participation : en avril, Everest, alors contrôlée à moitié par Viktor Vekselberg et à moitié par la société de participation Victory de Ronny Pecik et Georg Stumpf, avait pris le contrôle de près d’un tiers du capital de Sulzer du jour au lendemain.

Enquête de la CFB

La Commission fédérale des banques (CFB) avait ouvert une enquête, considérant que cette mainmise sur une partie du capital, sans que les franchissements des seuils de 5, 10 et 20% soient annoncés, était suspecte.

Le 20 août, soit un jour avant la publication des résultats semestriels de Sulzer, Viktor Vekselberg avait racheté à Victory sa participation de 50% dans Everest.

Cette transaction n’avait en rien fait changer d’avis Sulzer quant à son refus d’inscrire l’actionnaire dans le registre. « Il nous manque encore certaines informations au sujet d’Everest », avait déclaré sans plus de détails le directeur de Sulzer, Ton Büchner, à l’occasion de la présentation des chiffres semestriels.

Selon la « NZZ am Sonntag » et la « SonntagsZeitung », le groupe zurichois attend les résultats de l’enquête de la Commission fédérale des banques.

swissinfo et les agences

SULZER, 1ER SEMESTRE 2007

Sulzer a vu son bénéfice net s’inscrire à 131,8 millions de francs au premier semestre 2007, soit une progression de 26,4% par rapport à la même période l’an dernier. Le résultat d’exploitation a quant à lui progressé de 30,2% à 177,4 millions. Enfin le chiffre d’affaires a, lui, augmenté de 23,7% pour se monter à 1,6 milliard de francs.

Les entrées de commandes arrêtées à la fin juin se montaient à 2,1 milliards de francs, en augmentation de 28,9%. Les quatre divisions du groupe ont enregistré des résultats en hausse, affichant un résultat d’exploitation de 188,3 millions (+45,9%). Le résultat sur l’année devrait dépasser celui de 2006.

FAITS MARQUANTS

Le droit suisse prévoit que tout partenaire rachetant 5% ou plus du capital d’une société annonce ses transactions. La règle s’applique également s’il s’agit d’options. Chaque tranche de 5% supplémentaires doit être déclarée.

Mais la règle ne s’applique pas dans certaines transactions avec des produits dérivés qui permettent au propriétaire d’échanger du cash ou des actions.

Le Parlement suisse est en train d’élaborer de nouvelles règles pour combler ces lacunes. Des propositions pourraient être faites d’ici l’été.

LIENS

Sulzer (en anglais) (http://www.sulzer.com/en/DesktopDefault.aspx/tabid-94/)

Cours de l’action Sulzer (http://www.swx.com/market/quote_chart_en.html?id=CH0002376454CHF4)

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