La Sofremi était « le bras armé » du ministre de l’Intérieur, selon son ancien PDG

Mardi 9 octobre 2007

Société

La Sofremi était « le bras armé » du ministre de l’Intérieur, selon son ancien PDG

AP | 09.10.2007 | 19:18

La Sofremi était le « bras armé du ministre » de l’Intérieur Charles Pasqua, en poste de 1993 à 1995, a déclaré mardi l’ancien PDG de cette société au tribunal correctionnel de Paris qui juge neuf personnes pour des détournements de fonds présumés.

"C’était un organisme qui était là pour faire ce que le ministre voulait qu’on fasse", a affirmé Bernard Dubois, 73 ans, PDG de la Société française d’exportation de matériels, systèmes et services, de 1993 à 1997. M. Dubois ne s’est pas expliqué plus en avant sur ses affirmations concernant M. Pasqua dont le nom a été cité à de nombreuses reprises. Les dirigeants de la Sofremi, qui dépendait de la place Beauvau, sont soupçonnés d’avoir versé des commissions présumées indues à des intermédiaires à l’occasion de contrats à l’étranger. Notamment à des personnes présentées comme proches de M. Pasqua.

Interrogé sur le rôle prêté à Etienne Leandri, mort en janvier 1995 et bénéficiaire de nombreuses commissions, M. Dubois déclaré que ce Corse « avait du poids » et qu’il « était un peu la bouche du ministre » de l’Intérieur.

Sauf qu’il ne connaissait pas le rôle exact que cet "homme de l’ombre« pouvait remplir auprès de Charles Pasqua. Financier de l’homme fort des Hauts-de-Seine ? »C’est des choses que l’on disait beaucoup à Paris", mais il n’en sait pas plus.

Concernant les commissions versées par la Sofremi durant sa présidence, M. Dubois s’est dit « étonné par la dispersion des commissions sur certains contrats ». Mais, a-t-il dit « quand c’est fait, c’est fait ».

Le procès, prévu jusqu’au 24 octobre, se poursuit mercredi. Neuf personnes sont poursuivies pour abus de biens sociaux, pour les dirigeants de la Sofremi, et « recel d’abus de biens sociaux » pour les intermédiaires, dont le fils de Charles Pacqua, Pierre-Philippe.

M. Pasqua père est mis en examen dans ce dossier, mais devant la Cour de justice de la République (CJR), seule instance autorisée à juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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