Les salariés de La Tribune interpellent Bernard Arnault en une du quotidien

Dimanche 21 octobre 2007

21/10/2007 20:09

PARIS (AFP) - Les salariés de La Tribune interpellent Bernard Arnault en une du quotidien

Les salariés de La Tribune interpellent le Pdg de LVMH Bernard Arnault, qui souhaite se séparer du journal en cas de rachat de son concurrent les Echos, à la une du journal à paraître lundi, sous le titre pleine page « M. Arnault, divorçons dignement ».

Les salariés, réunis en assemblée générale, avaient décidé vendredi que la une et les deux premières pages du journal seraient consacrées lundi à la situation de leur journal. C’est lundi que le pôle média de LVMH, DI Group, doit rassembler toutes les offres déposées auprès de la banque Lazard pour le rachat du titre. Mardi, un représentant de Lazard viendrait les présenter aux élus du comité d’entreprise, selon le schéma proposé vendredi par la direction.

Les deux premières pages du journal à paraître lundi, dont les articles ont été communiqués à la presse dimanche soir, s’adressent aux lecteurs.

« Comment s’assurer que LVMH, en passe d’acquérir Les Échos, ne soit pas tenté de vendre La Tribune, qui sera son futur unique concurrent, à un repreneur qui ne lui fera pas d’ombre ? », s’interrogent les salariés du journal, sous le titre « Pour que vive La Tribune ».

« Depuis très exactement quatre mois maintenant, les salariés de La Tribune, sans dénier à LVMH le droit de vendre ou d’acheter les sociétés qu’il veut, tirent la sonnette d’alarme sur le risque de conflit d’intérêts devant lequel le groupe de Bernard Arnault se trouve », poursuit le texte.

« Vous, lecteurs, seriez les premières victimes d’une vente à la sauvette de La Tribune, qui serait une atteinte à la concurrence, au pluralisme de la presse et à la qualité de l’information économique auxquels vous avez droit en tant que citoyen, et dont vous avez besoin à titre professionnel », conclut le texte signé « les salariés de La Tribune ».

Sous le titre « Nos revendications », les salariés rappellent qu’ils réclament « la transparence dans le processus de cession ». Ils estiment que le repreneur « doit s’engager au maintien de l’emploi » et au « respect de l’indépendance éditoriale de la rédaction ».

Un article explique pourquoi « la France a besoin de deux quotidiens économiques », un autre est consacré au « silence honteux des politiques ». Les salariés du journal passent en revue également les offres de reprise connues, sous le titre « De bien fragiles offres de reprises ».

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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