Le code d’honneur de Cosa Nostra découvert

Dimanche 11 novembre 2007

Le code d’honneur de Cosa Nostra découvert

Laurent Suply (lefigaro.fr) avec Aurélia Vertaldi

08/11/2007 | Mise à jour : 18:56

Les carabiniers italiens ont mis la main sur un document présentant les « interdictions et devoirs » de la mafia.

Corleone, Cosa Nostra, Capo, Consigliere… Les documents saisis par la police italienne lors de l’arrestation du mafieux Salvatore Lo Piccolo sonnent étrangement familiers aux fans du Parrain et autres œuvres mythiques en rapport avec la mafia.

Ces papiers tapés à la machine sont nommés « pizzini » (voir les fac-similés sur le site de la Reppublica). Lo Piccolo, ancien bras-droit du parrain Bernardo Provenzano, s’apprêtait à en jeter une dizaine dans la cuvette des toilettes au moment où les carabiniers lui ont passé les menottes aux poignets. Outre une liste des commerçants payant le « pizzo », l’impôt mafieux, et un descriptif des territoires des différentes familles de Cosa Nostra, un code de l’honneur figurait parmi ces écrits.

Selon ce texte intitulé «  Interdictions et devoirs », un bon mafieux ne doit fréquenter « ni taverne, ni cercle de jeu », et ne pas s’approprier l’argent des autres familles. Il s’engage également à ne pas convoiter les femmes des autres mafieux et à respecter la sienne. Un devoir qui se heurte cependant à la fidélité due à la famille. Le texte stipule que le mafieux doit être disponible à toute heure, « même si sa femme est en train d’accoucher ». Enfin, interdiction est faite de rencontrer un autre mafieux sans tierce personne, ou de faire des affaires avec les forces de l’ordre.

Les enquêteurs ne sont pas sûrs que ces commandements soient un code de l’honneur authentique et commun à toutes les familles mafieuses. Il pourrait s’agir d’un serment que Lo Piccolo comptait faire prêter à des nouvelles recrues, dans le cadre de sa campagne pour prendre la tête de Cosa Nostra.

Les « pizzinis » détaillent d’ailleurs les personnes qui sont persona non grata dans Cosa Nostra. Il s’agit des hommes qui « n’ont aucune valeur morale », « qui ont un parent proche dans les forces de l’ordre », ou « qui ont subi une trahison sentimentale ». En clair, les cocus.

Si d’aventure un « soldato » venait à briser ce serment, « sa chair brûlerait, comme doit brûler cette image », dit le code. Une phrase qui laisse supposer que les nouvelles recrues devaient détruire le code après lui avoir prêté serment.

© Le Figaro

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