Les joueurs au coeur des « affaires » du PSG

Mardi 6 février 2007 — Dernier ajout mardi 21 avril 2009

Les joueurs au cœur des « affaires » du PSG

ÉRIC DECOUTY.

Publié le 06 février 2007

Actualisé le 06 février 2007 : 10h00

L’instruction, qui touche à sa fin, démontre que les stars du ballon rond imposaient leur diktat en matière de salaires.

LES JUGES Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset s’apprêtent à mettre un terme à plus de deux années d’enquête sur les transferts douteux du Paris-Saint-Germain. Après les mises en examen du club de football et de la société Nike, comme personnes morales pour « complicité de travail dissimulé », se sont ajoutées ces dernières se­maines celles de plusieurs agents de joueurs suspectés d’être impliqués dans des détournements de fonds lors de transferts.

Côté dirigeants, deux anciens présidents du PSG sont finalement poursuivis : Laurent Perpère et Fran­cis Graille. Si la justice ne leur reproche aucun enrichissement per­sonnel, elle les soupçonne d’avoir entretenu un système de rémunération occulte des joueurs.

Longuement entendus à la fin de l’année dernière, lors de leur mise en examen notamment pour « faux et usage de faux », les deux hommes ont livré des versions très nettement différentes sur les moeurs en vigueur dans le football. Si Francis Graille a nié, malgré les faits, « tout versement de complément de rémunération » lors des transferts, Laurent Perpère a re­connu « des versements faits aux joueurs dans le cadre de transferts » et plus généralement des surévaluations du montant des opérations.

Dans un système extrêmement trouble d’achat et de revente des joueurs, l’instruction a finalement mis au jour les rôles clés joués par les footballeurs eux-mêmes. Loin de laisser leurs intérêts aux mains d’agents et de dirigeants ce sont bien eux qui semblent décider des modalités des transactions. « Le joueur veut de l’argent à l’occasion de son transfert, cela ne se traduit pas nécessairement en salaire », a expliqué Laurent Perpère. En voici quelques exemples parmi les di­zaines de transferts du PSG examinés par les enquêteurs.

Compte en Suisse

Frédéric Dehu, l’ancien international français, aurait reçu 3 mil­lions de francs en 2000 sur un compte en Suisse, versés par un intermédiaire. « L’agent demande le maximum (au club, NDLR) et ­dis­trait une partie de cette somme pour satisfaire le joueur », a déclaré Laurent Perpère.

Concernant Nicolas Anelka, les investigations ont montré que son transfert de Madrid à Paris en 2000 avait été surévalué de 25 millions de francs « afin d’y inclure la commission des frères et agents du joueur et une partie de ses futures rémunérations ».

Pour Pauleta, Francis Graille a expliqué : « Au moment de la si­gna­ture du contrat il a fait des calculs sur son salaire et a dit que ce n’était pas ce qu’il voulait. Je lui ai donc fait une lettre pour lui dire que le PSG s’engageait à lui payer des compléments de salaire. »

Selon l’ancien président du PSG, malgré cette promesse, la somme n’aurait toutefois pas été versée par le club.

Curieusement et malgré leur rôle, aucun des joueurs impliqués n’est finalement poursuivi par la justice. Quelques-uns devront seu­lement rendre des comptes au fisc.

© Le Figaro

Publié avec l’aimable autorisation du journal Le Figaro.

Visitez le site du journal Le Figaro.

Pour plus de précisions veuillez vous reporter aux rubriques suivantes :

1) l’interview de Denis Robert : le football est devenu une formidable machine à blanchir de l’argent ;

2) L’ouvrage de Denis Robert : « le milieu de terrain ».

Revenir en haut