Le pouvoir veut reprendre en main la justice, selon Van Ruymbeke

Samedi 8 décembre 2007

samedi 8 décembre 2007, mis à jour à 22:48

Le pouvoir veut reprendre en main la justice, selon Van Ruymbeke

Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction connu pour avoir instruit de nombreuses enquêtes sur des scandales politico-financiers, estime que le pouvoir politique cherche à reprendre en main la justice.

"Il apparaît qu’on cherche à discréditer notamment la justice financière, qui dérange. Il existe indiscutablement une volonté de reprise en main de la justice, par le biais des procureurs notamment, sommés aujourd’hui de rendre compte, y compris lorsqu’ils prennent la parole à l’audience", déclare-t-il dans une interview au Journal du dimanche.

Il critique les changements de dix postes de procureurs généraux sur 35 intervenus le 14 novembre sur décision de la ministre de la Justice Rachida Dati.

« On veut transformer les procureurs en préfets, c’est inacceptable dans une démocratie digne de ce nom. L’époque est à la dépénalisation du droit des affaires et les juges d’instruction sont de moins en moins saisis. Veut-on en finir avec les ’affaires’ ? », se demande-t-il.

Il dit redouter que la réforme sur cette "dépénalisation« , actuellement à l’étude auprès d’une commission formée par le ministère de la Justice, »ne crée de nouveaux obstacles juridiques à la poursuite des investigations (dans les affaires financières)".

Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction à Paris, a notamment instruit des dossiers sur le financement occulte du PS et sur les détournements de fonds à Elf. Il attend actuellement une décision du Conseil supérieur de la magistrature devant lequel il est poursuivi sur le plan disciplinaire pour ses méthodes contestées en marge du dossier Clearstream.

© Reuters

Publié avec l’aimable autorisation de l’agence Reuters.

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