Un élu nationaliste corse en garde à vue à Paris

Vendredi 18 janvier 2008

Un élu nationaliste corse en garde à vue à Paris

18/01/2008-13h46 - J-M.D et A.M. - © Le Point.fr

Jean-Christophe Angelini, secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC) et farouche opposant à la violence sur l’île, a été interpellé avec quatre autres individus soupçonnés d’avoir contribuer à la fuite d’Antoine Nivaggioni, homme d’affaires poursuivi pour blanchiment et abus de biens sociaux. Les enquêteurs ont saisi un faux passeport destiné au fugitif.

illustration : Antoine Nivaggioni et Jean-Christophe Angelini © AFP

Jean-Christophe Angelini, ainsi que quatre autres personnes, sont en garde à vue depuis jeudi soir à l’Office central de répression de la grande délinquance financière, à Nanterre.

Le leader autonomiste, âgé de 31 ans,a été interpellé jeudi après-midi à Paris à la sortie d’un restaurant du XVIIe arrondissement, dans le cadre de l’enquête ouverte à Marseille sur les finances de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS), dont le dirigeant, Antoine Nivaggioni, est en fuite depuis le 20 novembre 2007.

Élu municipal et territorial, secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC), Jean-Christophe Angelini, qui s’oppose à la violence politique en Corse, est considéré par le gouvernement comme un élément stabilisateur sur l’île. La semaine dernière encore, il s’était opposé à l’occupation, puis à l’incendie, de l’Assemblée territoriale de Corse par plusieurs dizaines de nationalistes.

Faux passeport

Les enquêteurs surveillaient depuis plusieurs semaines l’entourage d’Antoine Nivaggioni. C’est ainsi qu’ils ont appris qu’une entrevue devait avoir lieu à Paris entre les repreneurs de la SMS, qui connaît d’importantes difficultés financières, et certains de ses dirigeants, en compagnie de Jean-Christophe Angelini. Les surveillances policières conduisaient en outre à penser que le rendez-vous parisien serait suivi d’un contact direct avec Antoine Nivaggioni. L’un des quatre hommes interpellés jeudi était porteur d’un faux-passeport apparemment destiné au fugitif, ont indiqué au Point plusieurs sources proches de l’enquête.

Parmi les personnes arrêtées figurait les deux principaux dirigeants du groupe d’ingénierie Ginger, le président, Jean-Luc Schnoebelen, et le directeur général, Eric Marie de Ficquelmont, ancien haut responsable du groupe Veolia. Déjà actionnaire à 40% de la SMS, tous deux se disposaient apparemment à en prendre le contrôle.

Au sein de la SMS, qui détient notamment les marchés de la sécurité des aéroports d’Ajaccio, de Toulon-Hyères et de Saint-Tropez, Antoine Nivaggioni est soupçonné d’avoir détourné plus de deux millions d’euros entre 2003 et 2006 à partir de la SMS. Dans cette affaire aux allures de scandale financier, plusieurs personnalités ont été placées en détention provisoire, dont le président de la chambre de commerce d’Ajaccio, Raymond Ceccaldi.

Publié avec l’aimable autorisation du magazine le Point.

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