Mauvais temps pour la liberté de la presse
Par Rue89 EDITO 18H51 08/02/2008
Quand, au micro d’une radio de grande écoute, la secrétaire d’Etat chargée des « Droits de l’homme » s’en prend aux médias, sans distinction, en parlant des « charognards », il y a de quoi s’inquiéter.
Surtout quand, pendant ce temps, le président de la République attaque un journal en justice, le Nouvel Observateur, ce que n’avaient plus fait ses prédécesseurs depuis des décennies.
Surtout lorsque tout cela arrive après qu’un journaliste, Guillaume Dasquié, a subi une perquisition doublée d’une garde à vue, sur une plainte du ministère de la Défense, en vue de lui faire avouer quelles sont ses sources. L’émotion suscitée par cette affaire a été telle que Nicolas Sarkozy a dû promettre un renforcement de la protection des sources.
Surtout si l’on prend la mesure du contexte général, étrange, dans lequel les proches amis du chef de l’Etat, Arnaud Lagardère (le « frère »), Martin Bouygues (le parrain du fils), Bernard Arnault (le témoin de mariage), Vincent Bolloré (le voyagiste), qui figurent tous au top 15 des plus grandes fortunes de France, contrôlent une grande partie des médias.