Fraude fiscale : l’Allemagne va partager ses informations avec d’autres pays

Lundi 25 février 2008 — Dernier ajout jeudi 28 février 2008

25/02/2008 18:47

BERLIN (AFP) - Fraude fiscale : l’Allemagne va partager ses informations avec d’autres pays

[illustration : Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück à Berlin, le 15 février 2008 - © 2008 AFP - Marcus Brandt]

L’Allemagne va faire profiter d’autres pays des informations sur des fraudeurs du fisc qu’elle a récoltées grâce à un informateur du Liechtenstein, et qui concernent aussi des ressortissants étrangers, a indiqué lundi un porte-parole du ministère allemand des Finances.

Sans nommer de pays, le porte-parole du ministère des Finances a confirmé que l’Allemagne était prête à partager ses informations avec les Etats avec lesquels elle avait des accords de coopération juridique. « Nous allons répondre aux demandes dans ce sens », a déclaré Thorsten Albig lors d’une conférence de presse des porte-parole du gouvernement.

« Je ne peux vraiment pas m’imaginer que nous vendions ces données », a-t-il assuré.

Certaines informations ont visiblement déjà été transmises, ainsi par exemple à la France. "On a reçu les informations en question il y a quelques semaines, on est en train de vérifier les données transmises. Tout est couvert par le secret fiscal« , a-t-on appris auprès du ministère français du Budget. »Les échanges d’information entre les Etats européens, c’est quelque chose de normal et de fréquent, ils vont aller croissants et se renforcer", ajoute-t-on au ministère.

Berlin aurait en outre eu des demandes en provenance de Finlande, de Suède et de Norvège à cet effet, rapportait lundi le quotidien Handelsblatt. Un porte-parole de l’autorité fiscale suédoise Skatteverket n’a pas souhaité commenter sur une éventuelle demande adressée à Berlin, mais « nous coopérons très bien avec les autres pays », a-t-il expliqué à l’AFP.

D’autres pays s’attendent à être informés directement par l’Allemagne si leurs citoyens sont concernés, en vertu d’accords de coopération des administrations fiscales. C’est le cas des Pays-Bas par exemple : si des Néerlandais sont impliqués, « nous nous attendons à ce que leurs données nous soient transmises », a ainsi expliqué à l’AFP Jan-Erik van der Werff, porte-parole du ministère des Finances.

Même chose en Autriche. « Nous obtiendrons ces données de toute façon », a indiqué le porte-parole du ministère des Finances du pays, Harald Waiglein, précisant que la procédure pouvait prendre un certain temps. Mais « je ne pense pas que beaucoup d’Autrichiens soient concernés, car le régime fiscal en Autriche est beaucoup plus favorable » qu’en Allemagne, a-t-il ajouté.

Berlin a reconnu récemment que les services secrets allemands avaient versé, avec l’aval du gouvernement, entre 4 et 5 millions d’euros à un informateur, entre-temps identifié, pour acquérir des données bancaires venues du Liechtenstein. Ces informations ont permis à la justice allemande de lancer une vaste enquête sur des fraudeurs du fisc, parmi lesquels des personnalités connues.

Selon le quotidien Financial Times de lundi, le Royaume-Uni aurait pour sa part acquis des informations sur une centaine de riches Britanniques directement auprès de l’informateur à l’origine du scandale, pour quelque 100.000 livres (133.000 euros).

Le ministère allemand des Finances n’a pour sa part pas été en contact avec le Royaume-Uni à ce sujet, a déclaré son porte-parole.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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