Scandale d’abus d’enfants à Jersey

Vendredi 29 février 2008

SOCIÉTÉ : Scandale d’abus d’enfants à Jersey

Date de parution : Vendredi 29 février 2008

Auteur : Eric Albert, Londres

PEDOPHILIE. Les autorités de l’île sont accusées d’avoir fait régner une « culture du secret » pour étouffer l’affaire.

Mètre par mètre, les enquêteurs poursuivent leurs découvertes macabres. Patiemment, depuis presque une semaine, ils déterrent dans un ancien foyer pour enfants de l’île de Jersey les preuves d’un des plus importants scandales britanniques de violences et d’abus sexuels contre des mineurs, qui remonte aux années 1970 et 1980.

L’affaire a éclaté samedi dernier, quand la police a découvert les restes partiels d’un cadavre d’enfant sous une dalle de béton à Haut de la Garenne, un ancien centre de placement pour jeunes - fermé en 1986 et converti depuis peu en auberge de jeunesse. Le nom de l’enfant et la date de sa mort sont pour l’instant inconnus.

Mais ce n’est probablement qu’un début.

L’ampleur exacte des abus n’est pas connue pour l’instant. Les plaintes concernent des jeunes de 11 à 15 ans entre les années 1960 et 1980, et elles comprennent des violences physiques - coups de canne, coups sur la tête -, des périodes d’emprisonnement solitaire et des viols.

Face à ces accusations, l’île de Jersey est sous le choc. Ce petit bout de rocher, situé à proximité de la France, rassemble moins de 90000 habitants, pour la plupart riches à cause des avantages fiscaux qu’elle offre.

Mais derrière l’image idyllique se cache un lourd secret. Stuart Syvret, ministre de la Santé jusqu’à l’an dernier, accuse les autorités de Jersey d’avoir enterré l’affaire. « Il règne une culture de la dissimulation, accuse-t-il. La volonté de couvrir le problème va jusqu’au sommet de la société de Jersey. » Stuart Syvret décrit une atmosphère étouffante, dans ce lieu clos où presque tout le monde se connaît.

Furieux, Frank Walker, le « ministre en chef » (sorte de premier ministre), réplique que le problème est « historique » et « qu’aucun enfant n’est actuellement à risque » dans les foyers de Jersey. Il accuse Stuart Syvret de politiser la situation, après avoir été démis de ses fonctions l’année dernière. L’atmosphère semble aux règlements de comptes.

Lire la suite de l’article sur le site du journal Le Temps.

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