Bercy remonte la filière Liechtenstein

Vendredi 7 mars 2008 — Dernier ajout samedi 3 juin 2017

Bercy remonte la filière Liechtenstein

Le scandale du Liechtenstein rattrape la France  : une soixantaine de comptes ont été repérés par l’administration fiscale, pour un total supérieur à un milliard d’euros…

Nicolas Cori, Muriel Gremillet, et Nathalie Versieux (à Berlin)

QUOTIDIEN : jeudi 6 mars 2008

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du journal Libération :

Un peu plus d’un milliard d’euros placés dans une banque liée à la famille princière du Liechtenstein. Deux cents noms. Et selon nos informations, une soixantaine de comptes bancaires, dont certains atteignent plus de 150 millions d’euros. L’affaire de fraude fiscale qui fait trembler l’Allemagne depuis deux semaines devrait atteindre d’ici peu les deux cents contribuables français qui ont placé leur argent dans la principauté, à la frontière de la Suisse et de l’Autriche. Hier, Eric Woerth, le ministre du Budget, a annoncé le déclenchement imminent de « contrôles fiscaux approfondis ». Il s’exprimait après avoir reçu Didier Migaud, le président socialiste de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et Gilles Carrez, le rapporteur, venus voir la fameuse liste.

Pression. Tenus par le « secret fiscal », les deux parlementaires refusent de donner le moindre nom, la moindre indication sur l’identité des fraudeurs potentiels. Mais manifestement, la consultation a été riche d’enseignements. Placer de l’argent du côté de Vaduz, la capitale de la petite principauté, semble avoir une vertu : échapper à l’impôt sur les successions. Sur la liste figurent des personnes qui portent le même nom de famille, regroupées au sein d’Anstalt ou de Stiftung, ces établissements ou fondations locales permettant de masquer l’identité des vrais propriétaires de l’épargne déposée. Grands-parents, parents, petits-enfants auraient ainsi placé de l’argent pour se transmettre en toute discrétion le « petit » pécule familial. Au-delà de sa portée symbolique, cette consultation est surtout destinée à mettre la pression sur Bercy. « Nous voulons savoir la fin de cette histoire, confie ainsi Migaud. Y compris si dans certains cas, des contribuables passent des transactions avec les services fiscaux. Le ministre sera tenu de nous le dire. »

L’affaire est partie d’un homme : Heinrich Kieber. Une taupe de 42 ans, salarié de la LGT Bank à Vaduz, entre avril 2001 et novembre 2002.

« Accéléré ». Le président de la commission des Finances, Didier Migaud, veut maintenant montrer que le Parlement dispose d’un vrai pouvoir de contrôle de l’exécutif. Car Bercy, en dépit de sa bonne volonté, semble avoir un peu traîné les pieds pour s’attaquer au décryptage de la liste. « Depuis que les services anglais nous ont transmis la liste, on travaille dessus, explique-t-on au ministère. Mais on a accéléré quand c’est vraiment sorti en Allemagne. »

Lire la suite de l’article sur le site du journal Libération.

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