Une victoire de la « Françafrique : la mise à l’écart de Jean-Marie Bockel

Mercredi 26 mars 2008

Une victoire de la « Françafrique : la mise à l’écart de Jean-Marie Bockel

Nº2264 SEMAINE DU JEUDI 27 Mars 2008

Extraits d’un article mis en ligne sur le site du Nouvel Observateur :

Un nouveau soldat est tombé sur le front du combat contre la « Françafrique ». Après Jean-Pierre Cot, chargé en 1981 de la moralisation avec le pré carré africain, dans le cadre du « changement » socialiste, mais rapidement débarqué par François Mitterrand pour avoir pris sa tâche au sérieux, c’est au tour de Jean-Marie Bockel, son lointain successeur au secrétariat d’Etat à la Coopération et symbole de la « rupture éthique » sarkozyenne sur le continent noir, de périr.

Lors du remaniement du gouvernement, l’ex-socialiste Bockel, chargé des relations (officielles) avec les pays africains, a été sacrifié par l’Elysée et « promu » secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants.

Selon des sources sûres, ce sont les vétérans de la « Françafrique » - le chef de l’Etat gabonais Omar Bongo (quarante ans au pouvoir), le Congolais Denis Sassou Ngesso (vingt-trois ans), le Camerounais Paul Biya (vingt-six ans) - qui ont demandé à l’Elysée la tête de ce ministre d’« ouverture et de rupture », originaire du PS. Et qui l’ont obtenue. Le gouvernement gabonais, qui a donné le coup de grâce, s’est publiquement réjoui : « Pour nous, c’est un signe intéressant. »

Rien ne calme les chefs d’Etat gabonais, congolais, camerounais. Pas même le classement en novembre (arrangé à l’avance, selon une bonne source) par le parquet de Paris d’une plainte pour « recel de détournement d’argent public » contre cinq chefs d’Etat africains, malgré une très sérieuse enquête de l’Office central de Répression de la Grande Délinquance financière sur les biens immobiliers et comptes bancaires en France des familles Bongo et Nguesso. Au contraire, ils sont furieux que l’enquête « fuite » dans la presse française. A Brazzaville et Libreville, on agite réseaux et menaces. Selon la « Lettre du continent », Bongo (qui aurait beaucoup contribué au financement de partis politiques français. ..) déclenche la panique à Paris en rappelant qu’il a aussi des dossiers qui pourraient sortir : « La presse gabonaise est libre »… Et puis il y a aussi d’importants contrats en cours au Gabon, au Cameroun, au Congo. Vincent Bolloré, « l’ami milliardaire » de Sarkozy, auquel il prête son yacht et son jet « mais ne fait pas d’affaires avec l’Etat », est sur les rangs. Lors du remaniement, un UMP discipliné, Alain Joyandet, remplace Bockel. Le maire de Mulhouse, lâché par son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, ira aux Anciens Combattants.

Lire la suite de l’article sur le site du Nouvel Observateur.

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