Survie apporte son soutien aux auteurs et éditeur de « Noir Canada » et dénonce le SLAPP qu’ils subissent

Lundi 28 juillet 2008

Survie apporte son soutien aux auteurs et éditeur de « Noir Canada » et dénonce le SLAPP qu’ils subissent

Extraits d’un communiqué mis en ligne sur le site de l’association Survie :

Six millions de dollars. Rien de moins. Pour une petite maison d’édition cela fait beaucoup. C’est pourtant la somme réclamée par Barrick Gold, immense groupe minier canadien, à Ecosociété éditrice du livre d’Alain Deneault Noir Canada. Après être passé outre les menaces de B. Gold, le livre fut finalement édité à Montréal le 15 avril. Aussitôt après une “poursuite baillon”, (pour libellé diffamatoire) est intentée par le groupe qui réclame à titre de “dommages et intérêts punitifs” cette somme exorbitante. Puis le mois dernier, le groupe Banro, cité dans l’ouvrage, réclame à son tour 5 millions de dollars. En l’occurrence, au gré du jugement, c’est l’avenir de l’éditeur qui est en suspens, mais bien plus encore.

En effet, le lecteur de Noir Canada aura vite compris qu’avec cette affaire et d’autres dans le monde se trouve en jeu l’existence même des enquêtes citoyennes au long cours, pourtant l’un des derniers remparts d’un journalisme d’investigation digne de ce nom, fondateur même de l’idée démocratique. Ainsi est apparu depuis quelques années, le mot “Slapp” (Stratégic Lawsuit Against Public Participation) résumant la défense moderne élaborée par ces grands groupes qui nous gouvernent contre les attaques de simples citoyens au gré de quelques publications remettant en cause le fondement du commerce international tel qu’il est pratiqué, au regard de la morale.

Mais les allégations d’Alain Deneault, tout comme celles qu’ont pu formuler FX Verschave ou Denis Robert ne sont rien d’autre que le fruit d’un travail intense, circonstancié, très professionnel. Il n’aura échappé à personne que l’impact des révélations de chacun de leurs ouvrages fut jusqu’ici limité. Pourtant, il faut croire que le danger est réel pour les grandes structures mises en cause, car, loin de s’abriter derrière l’amorphie des opinions, elles préfèrent détruire une fois pour toute ces rabat-joie, cette fois en se servant de la justice des Etats concernés. Mais c’est d’un droit universel dont il s’agit, tout simplement d’un droit de regard et de la liberté d’informer les opinions publiques, dernier rempart solide contre une mainmise idéologique et économique sur le monde, un monde, celui de l’immense majorité : les pauvres.

Paradis fiscaux, contrats léonins en RDC ou Tanzanie, enrichissement notoire de gouvernants, rôle de la bourse de Toronto (centre mondial de l’exploitation minière), Noir Canada, implacable ne laisse rien au hasard et décrypte de façon exemplaire les rouages du pillage moderne du sous-sol africain Lire la suite sur le site de Survie.

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