ECONOMIE : Les nouvelles banques d’affaires, ce sont les hedge funds
Date de parution : Mardi 30 septembre 2008
Auteur : Myret Zaki
Analyse.
Qu’est-ce qui, réellement, est à la source de la crise bancaire la plus sévère de tous les temps ? La volonté des banques d’affaires de singer les hedge funds. Voilà ce qui a signé l’arrêt de mort de Wall Street. Dans cette jungle de la spéculation, les fonds alternatifs sortent gagnants. A ce jeu-là, leurs structures sont les mieux adaptées.
Certes, les hedge funds aussi traversent la pire période de leur histoire. Accusés de déstabiliser les marchés, les régulateurs du monde amputent leurs rendements en leur interdisant, jusqu’au 2 octobre, les ventes à découvert. Mais la sélection naturelle parle en leur faveur. Les maisons comme Citadel, D.E. Shaw et SAC Capital Advisors n’ont jamais autant recruté, raflant des équipes entières de traders et d’analystes ayant fui les banques en déliquescence. Même affaiblis par la rareté du financement et par le krach des marchés, les hedge funds perdent deux fois moins que le marché des actions, abandonnant 10% depuis janvier, contre 20% pour l’indice d’actions S & P 500.
La vérité est que, depuis l’essor fulgurant de l’industrie alternative dans les années 1990, la banque d’affaires classique est une espèce menacée. La tradition du trading s’est déplacée vers les hedge funds.