Crise boursière : dix mesures pour en finir avec le capitalisme prédateur

Vendredi 3 octobre 2008 — Dernier ajout samedi 21 mars 2009

France Europe

Paradis fiscaux, fonds spéculatifs LBO, salaires des PDG, licenciements boursiers… Il est temps de passer des paroles aux actes.

Crise boursière : dix mesures pour en finir avec le capitalisme prédateur par Ivan du Roy

Si l’on veut reconstruire un système financier viable, la moralisation du capitalisme financier demeure la priorité », a annoncé le président de la République, lors de son discours de Toulon le 25 septembre. Prenons-le au mot, et mettons (temporairement) notre scepticisme de côté. D’autant que l’actualité donne mille fois raison à tous ceux, dont TC, qui dénoncent depuis des années les ravages du néo-libéralisme. Voici dix premières mesures concrètes pour que les beaux discours se traduisent, pour une fois, en décisions politiques.

Assécher les paradis fiscaux et contrôler les flux financiers « Il faudra bien aussi se poser des questions qui fâchent comme celle des paradis fiscaux », a lancé le chef de l’État. Le ministre du Budget, Éric Woerth, lui a emboîté le pas en annonçant une réunion des pays de l’OCDE pour « relancer le combat contre les paradis fiscaux », d’ici deux mois. Il existe une soixantaine de paradis fiscaux dans le monde : des îles et archipels ensoleillés où le nombre de banques et de holdings qui y sont installés dépasse souvent le nombre d’habitants ; des États moins exotiques connus pour leur fiscalité extrêmement faible comme le Royaume-Uni et ses dépendances (Gibraltar, Jersey, îles Caïman…) ou l’État du Delaware aux États-Unis. Une fiscalité quasi inexistante, la facilité d’y créér une filiale, doublée du secret bancaire, ont fait des paradis fiscaux un repère pour le blanchiment d’argent sale, les fraudeurs du fisc, le détournement d’argent public et… les fonds spéculatifs. Près de 1 200 milliards de dollars issus de ces fonds y auraient transité en 2007. Toutes les grandes banques y sont implantées. La transparence passerait aussi par le contrôle des sociétés privées organisant les flux financiers, telles la Société de télécommunication financière Swift, basée en Belgique, ou la chambre de compensation internationale Clearstream, basée au Luxembourg, dont les activités occultes ont été décrites par le journaliste Denis Robert.

* Mesure n° 1 : Que les grandes entreprises et banques françaises s’engagent d’ici fin 2008 à fermer leurs comptes, filiales et holdings situés dans l’une des 64 places « off-shore » recensées par le FMI. Que les banques françaises s’engagent à refuser tout dépôt et/ou toute ligne de crédit d’une institution financière implantée dans un paradis fiscal.

* Mesure n° 2 : Placement des sociétés internationales de compensation et de règlement-livraison de fonds et de titres (Clearstream, Swift…) sous la surveillance permanente d’une commission de contrôle mandatée par les institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale…), et dotée de capacités d’intervention (interdictions et/ou saisies des fonds transférées) en cas de suspiscion (évasion fiscale, blanchiment…).

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