Argent public, fortunes privées : François PINAULT

Lundi 1er décembre 2003 — Dernier ajout mercredi 15 avril 2009

Deux extraits de l’article "Argent public, fortunes privées" sur le site internet du journal Le Monde Diplomatique

1) " La France est aussi ce pays dont l’un des hommes d’affaires les plus fortunés, M. François Pinault, a pu éviter - en utilisant les failles de la législation - d’être assujetti à l’impôt sur le revenu jusqu’en 1997. Il est parvenu à dissimuler, pendant une vingtaine d’années, un quart de sa fortune, détenue à travers des sociétés-écrans domiciliées dans un paradis fiscal des Antilles néerlandaises (10). En somme, le spectre de l’Etat spoliateur et confiscateur, si souvent dénoncé dans la « littérature » bien-pensante, relève largement du mythe. L’actuel ministre des finances, M. Francis Mer, ancien patron d’Usinor (devenu Arcelor), n’a-t-il pas lui-même, quelques mois avant d’entrer au gouvernement, domicilié son entreprise au Luxembourg, à l’occasion d’une fusion avec deux autres groupes industriels ? "

2) "Le compromis proposé, le 25 novembre, par la justice californienne dans l’affaire Executive Life n’inclut pas la holding de M. François Pinault, dont les rapports étroits avec M. Jacques Chirac sont connus.

L’interpénétration entre responsables politiques et patrons d’entreprises privées pose la question de la neutralité de la puissance publique. Comment l’Etat pourrait-il lutter contre l’insécurité sociale quand celle-ci résulte d’incivilités d’industriels ayant pignon sur rue ?

Le 15 octobre 2003, le gouvernement de M.Jean-Pierre Raffarin rompt l’arrangement qu’il avait conclu un mois et demi plus tôt avec la justice américaine dans le but de clore le dossier Executive Life. Contre une amende de 440 millions d’euros, les pouvoirs publics pouvaient mettre fin aux poursuites engagées par la justice américaine après le rachat frauduleux par le Crédit lyonnais, alors nationalisé, d’une compagnie d’assurances californienne (1). Mais M. François Pinault, milliardaire et ami intime du président de la République, et M. Jean Peyrelevade, ancien directeur adjoint de cabinet de M. Pierre Mauroy à Matignon, puis président-directeur général de la banque aujourd’hui privée, tous deux personnellement impliqués dans cette affaire, seraient restés dans le collimateur du parquet de Los Angeles. "

Lire l’intégralité de l’article d’Olivier Toscer.

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