« De l’utilité des paradis fiscaux »

Mercredi 4 mars 2009

« De l’utilité des paradis fiscaux », par Irène Inchauspé (Challenges)

LORS de l’audition des dirigeants de banques par la Commission des Finances de l’Assemblée, le 3 février, un petit échange fort intéressant a eu lieu entre Didier Migaud, le président de la Commission et Baudoin Prot, directeur général de BNP Paribas.

  • Didier Migaud : « S’agissant des paradis fiscaux, voulez-vous dire quelque chose ? »
  • Baudoin Prot : « Cette question n’a jamais été abordée par les pouvoirs publics dans le cadre des contreparties exigées, que ce soit pour le renforcement des fonds propres ou le financement par l’État ».

Résumé : circulez, il n’y a rien à voir. Ces paradis fiscaux sont trop utiles aux banquiers pour qu’ils puissent faire l’objet d’une « contrepartie ».

Petite illustration : Un français résidant à Londres a perdu 400.000 euros en souscrivant au fonds Rafale Partners Inc vendu par Dexia Luxembourg International, et investi en produits Madoff. Tout petit en haut à droite du prospectus figurait la mention « unaudited ». Tant pis pour lui ? En tout cas, il aura du mal à récupérer sa mise : l’administrateur du fonds se trouve en Hollande, le conseiller en investissement, aux Iles Vierges Britanniques. Quant au dépositaire, Crédit Agricole Indosuez, il se trouve en Suisse. Le client perdra sûrement sa mise de départ, tous les intermédiaires, eux, auront touché leurs commissions de gestion dans des paradis fiscaux.

On prend les paris : qui va oser toucher à ces paradis là ? Même si des décisions sont prises dans ce sens, il faudra aussi bien surveiller leur application…

par Irène Inchauspé, grand reporter à Challenges, mardi 3 mars 2009.

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