Haro sur les paradis fiscaux
LE MONDE | 24.03.09 | 14h54 • Mis à jour le 24.03.09 | 16h36
Nul ne ferait grief à Barack Obama d’ignorer où se trouve [Andorre]. Ni à Hu Jintao de confondre Jersey et Guernesey. Ni même à Nicolas Sarkozy de ne pas situer Nauru dans l’Océanie. Pourtant, malgré leur taille lilliputienne, ces entités vont occuper pendant quelques heures les discussions des grands de ce monde, lors du sommet du G20 qui se tient à Londres le 2 avril. Il est même possible que, faute de s’entendre sur l’essentiel - la relance coordonnée de l’économie mondiale et l’architecture du système financier de demain -, les dirigeants les plus puissants de la planète se mettent assez vite d’accord pour réguler ces places financières qui prospèrent aux marges du système.
Ces paradis fiscaux, comme on les appelle faute de mieux, ont longtemps fait de secret vertu. Signe de leur opacité : ils ne répondent à aucune définition officielle. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se contente d’en donner trois caractéristiques : une taxation sur le capital nulle ou insignifiante, l’absence de transparence et de fortes réticences à communiquer la moindre information à une autorité étrangère. Des caractéristiques suffisamment floues pour englober les coffres-forts suisses et les boîtes aux lettres des îles Caïmans.