Les racines calvinistes du secret bancaire

Vendredi 17 avril 2009

16 avril 2009 - 18:32

Les racines calvinistes du secret bancaire

Légende photo : A Genève, Jean Calvin n’a pas seulement laissé son empreinte dans les rues, mais aussi dans les esprits. (RDB)

Extraits d’un article sur le site internet Swissinfo :

Calvin continue d’être très présent dans la vie suisse en ce début de 21e siècle, y compris à propos du secret bancaire. Le réformateur, dont le 500e anniversaire sera célébré cet été, a été à la source de l’émancipation citoyenne. Xavier Comtesse, d’Avenir Suisse, revient sur cet héritage.

swissinfo : Quels ont été les rapports de Calvin avec l’économie et les banques ?

X.C. : En réaction au commerce des indulgences pratiqué par l’Eglise catholique pour assurer les revenus du Vatican, Calvin a été l’un des premiers dirigeants d’Eglise à autoriser l’octroi de crédit contre intérêt, mais à des conditions morales très strictes.

Il a ainsi jeté un pont vers le présent. Les taux d’usure étaient hors de question, c’est pourquoi le crédit devait être bon marché. Il s’agissait, comme dans la religion et la politique, de protéger le citoyen dans le domaine bancaire en posant des exigences morales très élevées.

Un des principes du protestantisme est en outre de protéger la sphère personnelle. La combinaison de ce principe et de l’autorisation de mener des affaires bancaires mène tout droit au secret bancaire.

swissinfo : Mais, historiquement, le secret bancaire est censé être né pour protéger le citoyen des intrusions de l’Etat dans sa sphère privée.

X.C. : Exactement. C’est pourquoi la notion de secret bancaire donne lieu à de nombreux malentendus. Le nom « secret bancaire » induit en erreur. Il vaudrait mieux parler de « protection de la sphère privée par la banque ».

Ce type de protection n’existe pas seulement en Suisse. En France par exemple, une épouse n’a pas le droit de se renseigner sur les comptes bancaires de son mari, que la loi considère comme relevant de la sphère privée.

En Suisse, nous sommes allés un pas plus loin. La loi nous protège aussi contre l’arbitraire éventuel de l’Etat. Nous retrouvons Calvin, car il a élaboré ce principe pour protéger les citoyens de l’arbitraire de la puissante Eglise catholique.

Lire l’intégralité de l’article sur le site Swissinfo.

Revenir en haut