Paradis fiscaux : La Suisse reste isolée

Lundi 20 avril 2009

paradis fiscaux

La Suisse reste isolée

Maintenue sous pression, Berne ne figure pas sur la liste des invités à la réunion de l’OCDE à Berlin.

le 19 avril 2009, 21h30

LeMatin.ch & les agences

La Suisse ne recevra pas d’invitation à la réunion de pays de l’OCDE sur les paradis fiscaux à Berlin. La raison n’est pas la tension actuelle entre les deux pays, mais le fait que seuls y sont conviés les Etats qui ont participé à la conférence de Paris, selon le Ministère allemand des finances.

Comme la Suisse avait refusé de participer à cette conférence en octobre dernier, elle ne figure pas sur la liste des pays à inviter à la rencontre qui se tiendra le 23 juin à Berlin. Ces précisions ont été apportées samedi par Jeannette Schwamberger, porte-parole du Ministère allemand des finances, suite à des informations publiées dans la presse.

La rencontre de Berlin doit permettre de poursuivre les discussions entamées en octobre à Paris, a souligné Mme Schwamberger. « C’est la raison pour laquelle Berne ne reçoit pas d’invitation. Il ne s’agit pas de marginaliser la Suisse. » Pour les mêmes raisons, d’autres pays ne recevront d’ailleurs pas non plus d’invitation pour Berlin.

Question ouverte

Pour le moment, la question de savoir si la Suisse pourrait tout de même participer à la conférence, si elle demande activement de pouvoir le faire, reste ouverte. La décision tombera seulement si le cas se présente vraiment, a déclaré Mme Schwamberger.

La Berne fédérale n’a pas encore décidé si elle entend s’activer en ce sens. Cette option doit encore être examinée, a précisé Delphine Jaccard, porte-parole du Département fédéral des finances.

Le secrétaire général de l’organisation de l’OCDE, Angel Gurria, appelle par ailleurs Berne à ne pas s’engager dans une guerre contre l’organisation en représailles à son inscription sur sa liste grise. M. Gurria a à plusieurs reprises attiré l’attention de la Suisse sur l’évolution de la situation, a-t-il indiqué samedi dans un entretien au journal Le Temps. Après la réunion ministérielle d’octobre à Paris, à laquelle Berne n’avait pas voulu participer et où une liste noire incluant la Suisse a été évoquée, M. Gurria lui a recommandé de faire « un mouvement unilatéral en direction de l’échange d’informations ».

« Ça a été un premier pas pour que la Suisse comprenne la nouvelle ambiance qui régnait. » Le second pas a été franchi en janvier, lors du Forum de Davos. Le secrétaire général a expliqué que la « marge de manœuvre politique était épuisée », que c’était la crise.

© Edipresse Publications SA

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