Frégates de Taïwan : la France risque une amende record

Jeudi 7 mai 2009

Frégates de Taïwan : la France risque une amende record

Après neuf ans de batailles secrètes, la procédure arbitrale entre Taïwan et la France est terminée. Paris s’attend à une condamnation de plus de 1 milliard d’euros.

Elisabeth Fleury et Eric Decouty | 07.05.2009, 07h00

Au moins 1 milliard d’euros. Peut-être bien davantage. Le montant de l’amende que l’affaire des frégates est en passe de coûter à l’Etat français promet d’être colossal. Devant la Cour internationale d’arbitrage, qui a assisté pendant neuf ans à des passes d’armes entre Français et Taïwanais, les dernières plaidoiries se sont déroulées en mars.

Thales au premier plan

Côté français, on s’attend au pire. « On a tout fait pour retarder au maximum cette échéance », confie un ancien conseiller de Matignon. L’heure est venue. Et l’addition s’annonce salée. Beaucoup plus salée que ce que la partie française a longtemps laissé entendre. Il faut dire que, dans ce contrat d’armement, les sommes en jeu sont faramineuses. Six frégates La Fayette pour un montant total de 2,5 milliards de dollars : le contrat Bravo, signé en 1991 entre Thomson et la marine taïwanaise, était « une très bonne affaire », admet un avocat de Thales (ex-Thomson). L’artisan de ce miracle ? L’intermédiaire Andrew Wang, qui a empoché au passage près de 500 millions de dollars, aujourd’hui bloqués par la justice suisse. Les Taïwanais entendent récupérer cette cagnotte, « en plus de ce que Thales nous doit », détaille un de leurs avocats. « S’ils récupèrent cet argent, les arbitres en tiendront compte pour réduire le montant de leurs demandes », espèrent Thales et le gouvernement français.

Aujourd’hui réfugié à Londres, Andrew Wang n’a pas souhaité s’exprimer.

Les contribuables risquent donc de devoir régler l’amende, alors qu’en octobre dernier, bloqué par le secret-défense, le juge Renaud Van Ruymbeke avait jeté l’éponge sans parvenir à identifier les éventuels bénéficiaires de rétrocommissions. Hier, interrogé par « le Parisien », Matignon nous a déclaré « attendre le jugement ».

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