L’érosion du secret bancaire incite au départ à Singapour

Lundi 11 mai 2009

Gestion de fortune lundi 11 mai 2009

L’érosion du secret bancaire incite au départ à Singapour

Par Yves Genier

Tous les clients ne sont pas égaux en optimisation fiscale. Les plus fortunés peuvent s’offrir la structure la plus coûteuse, le trust discrétionnaire et irrévocable. Les autres doivent se contenter de solutions plus simples, mais moins efficaces. Six semaines après l’abandon partiel du secret bancaire par la Suisse, l’inquiétude règne parmi les clients fortunés des banques de gestion de fortune. Certains transfèrent tout ou partie de leurs avoirs à Singapour ou sous d’autres cieux leur paraissant moins menacés par les foudres du G20. Des gérants ou des avocats accompagnent ce mouvement, voire le stimulent, dans l’espoir de conserver leurs clients.

« Plusieurs de mes clients ont domicilié récemment une partie de leur patrimoine à Singapour en raison des incertitudes qui pèsent sur le secret bancaire suisse », témoigne Pierre Christodoulidis, gérant indépendant à Genève. Il poursuit : « Le mouvement est important. Des centaines de gros détenteurs d’avoirs déposés chez nous cherchent une porte de sortie. » Selon cet ancien président du Groupement suisse des conseils en gestion indépendants, l’émigration porte sur « des milliards de francs ».

La possibilité qu’un jour des autorités fiscales puissent avoir connaissance de comptes demeurés masqués pendant des années, voire des décennies, incite leurs propriétaires à réexaminer leur situation fiscale. « Tous ne cherchent pas à échapper à l’impôt, affirme un avocat d’affaires genevois qui tient à son anonymat. Les gens savent très bien que le contexte change, que les Etats ont plus besoin d’argent en raison de la crise. Ils se rendent parfaitement compte qu’il deviendra toujours plus difficile d’utiliser librement et sans restriction des fonds qui ne sont pas déclarés. Ce que recherche la majorité des déposants, c’est à optimiser leur réinsertion fiscale. »

Lire la suite sur le site du journal suisse Le Temps.

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