Miami, capitale de l’évasion fiscale

Mercredi 20 mai 2009

banques mercredi 20 mai 2009

Miami, capitale de l’évasion fiscale

Par François Pilet, de retour de Miami

La Floride est une plaque tournante de la gestion de fortunes non déclarées pour les riches latino-américains. UBS y est présente avec une filiale discrète, elle aussi embourbée dans une série de procès.

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du journal suisse Le Temps :

Nourrie ces trente dernières années aux mamelles du tourisme, du boom immobilier et du blanchiment de l’argent des cartels colombiens, Miami s’est assagie à la fin des années 1990. Les tristement célèbres cocaïne cow-boys ont rangé leurs flingues et les banquiers ont pris leurs précautions. La ville du soleil s’est trouvé un nouveau filon, cette fois avec le blanc-seing tacite des autorités fédérales.

Miami est devenue la capitale continentale de l’évasion fiscale, accueillant les fortunes bâties dans toute l’Amérique latine. Sa place financière ressemble étrangement à la Suisse. Les adresses des boîtes aux lettres diffèrent, mais les ficelles sont les mêmes. Les fonds anonymisés via des sociétés écrans aux Bahamas ou au Delaware viennent fructifier dans les coffres des grandes banques de Brickell Avenue, sorte de Bahnhofstrasse ensoleillée et bordée de palmiers. « Avec les bonnes structures, il est très facile pour des clients latino-américains de venir déposer des fonds non déclarés aux Etats-Unis », confirme William Sharp, un avocat basé à Tampa et spécialisé dans les questions fiscales.

« C’est le profil typique des riches clients latinos », observe David Marchant en sirotant son deuxième punch sur une terrasse de South Beach. « Ils ont fait fortune en Colombie, en Argentine ou au Mexique et aiment placer leur bas de laine en lieu sûr dans des grands établissements internationaux à Miami. Leurs enfants étudient ici, ils y ont une maison, un yacht et une petite amie. » Ce journaliste britannique de 44 ans installé en Floride décortique les fraudes, les affaires louches et les stratégies fiscales les plus agressives sur son site internet et dans une lettre mensuelle envoyée par e-mail, baptisée Offshore Alert. Comptez 800 dollars pour un abonnement d’un an. N’étant pas considérés comme contribuables américains, ces clients-là n’ont pas grand-chose à craindre de la croisade fiscale lancée par l’administration Obama qui vise en priorité à récupérer les avoirs cachés à l’étranger par ses concitoyens. A Miami Beach, les futurs héritiers des millions évadés des pays d’Amérique du Sud peuvent aligner les nuits blanches dans les night-clubs. Les yachts payés cash via des intermédiaires de Boca Raton ou de Panama (lire ci-dessous) peuvent vrombir en paix au large

lire la suite de l’article sur le site du journal suisse Le Temps.

Revenir en haut