Attentat de Karachi : Sarkozy mis en cause par l’avocat des familles

Jeudi 17 décembre 2009

Attentat de Karachi : Sarkozy mis en cause par l’avocat des familles

Me Olivier Morice, l’avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, qui a fait 14 morts, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) en 2002, a accusé jeudi le président Nicolas Sarkozy d’être « au cœur de la corruption » dans ce dossier.

AFP - le 17 décembre 2009, 13h50

L’avocat des familles des victimes françaises d’un attentat à Karachi, qui a fait 14 morts en 2002, a accusé jeudi le président Nicolas Sarkozy d’être « au cœur de la corruption » dans ce dossier, qui mêle vente d’armes et pots-de-vins entre la France et le Pakistan.

Le 8 mai 2002, 14 personnes, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN), avaient été tuées lors d’un attentat dans la capitale économique du Pakistan. Les salariés de l’entreprise publique française travaillaient à la construction de sous-marins vendus par la France en 1994.

Les magistrats français chargés du dossier ont récemment orienté leur enquête vers l’hypothèse de représailles pakistanaises après l’arrêt des versements de commissions françaises sur ce contrat.

Le mécanisme aurait inclus des rétrocommissions destinées à financer la campagne de l’ex-Premier ministre Edouard Balladur pour l’élection présidentielle de 1995, selon plusieurs témoignages et rapports versés au dossier.

Lundi, six familles de victimes ont déposé une plainte pour « corruption active et passive » visant nommément l’« Association pour la réforme », club politique créé en 1995 par Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était à l’époque l’un des principaux lieutenants.

"La difficulté qu’il y a dans ce dossier, c’est que M. Sarkozy est au cœur de la corruption parce qu’elle a été validée lorsqu’il était au ministère du Budget (de mars 1993 à mai 1995, NDLR)« , a déclaré Me Olivier Morice à la presse. »Il est au cœur parce qu’il a parfaitement conscience, au moment où est validé le système des sociétés écran mises en place, que le montant des commissions exorbitantes est payé très rapidement et n’a d’autre objectif que de financer la campagne présidentielle de M. Balladur", dont il était à l’époque le porte-parole, a ajouté l’avocat.

Ces propos « relèvent de la diffamation » et « ne sauraient être excusés par l’expression de la légitime douleur des victimes ou de leurs ayant droits », a réagi jeudi la présidence française.

Si une enquête de justice confirmait les affirmations de l’avocat, Nicolas Sarkozy ne pourrait être inquiété pendant la durée de son mandat, car il est protégé par une immunité.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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