[INTERVIEW] « L’affaire Karachi est une affaire interdite »

Samedi 8 mai 2010

[INTERVIEW] "L’affaire Karachi est une affaire interdite« Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, publie avec Fabrice Lhomme »Le Contrat. Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier" (Stock). Ils ont enquêté sur le rôle du président dans la vente de sous-marins français au Pakistan en 1994 : la transaction aurait permis de financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur.

En quoi Nicolas Sarkozy est-il au cœur de l’affaire Karachi ?

  • Il l’est d’abord en tant que ministre du Budget du gouvernement d’Edouard Balladur. On ne le sait pas forcément, mais ce ministre est aussi au fait des histoires de ventes d’armes que le ministre de la Défense. C’est Charles Pasqua qui nous l’a rappelé pendant notre enquête – et on peut dire qu’il s’y connaît en la matière… Il nous a conseillé d’aller creuser de ce côté.

Au Budget, Nicolas Sarkozy a donc commencé par valider le plan de financement du contrat Agosta. Or ce dernier était absurde, et n’aurait jamais dû l’être. D’une part parce que des intermédiaires ont été ajoutés au dernier moment alors que le contrat était déjà conclu. Et surtout parce qu’il a coûté plus cher qu’il n’a rapporté, et qu’on savait dès le départ que ce serait le cas. C’est un contrat léonin qui n’aurait jamais dû être signé. De toute façon, vendre des sous-marins à un pays aussi instable que le Pakistan en 2004, c’était une folie.

C’est encore Nicolas Sarkozy qui a été chargé de superviser la création d’une société offshore au Luxembourg, Heine, qui avait pour fonction de faire transiter les commissions des intermédiaires du contrat Agosta, d’après des documents saisi par la police au siège de la Direction des constructions navales (DCN).

Lire la suite de l’interview sur le site du magazine Le Nouvel Observateur.

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