La soeur de la veuve Sylvia Roth renonce à sa succession

Jeudi 21 juillet 2011

Affaire Wildenstein

La soeur de la veuve Sylvia Roth renonce à sa succession

PARIS - La soeur de la veuve du célèbre marchand d’art Daniel Wildenstein, a renoncé à sa succession, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La veuve, Sylvia Roth, est décédée en 2010. Auparavant elle avait désigné légataire universelle sa soeur Tamara Roth Cohn Eskenazi qui a renoncé à sa succession et au legs universel dans une déclaration envoyée au Tribunal d’Instance de Paris le 6 juillet.

« Je prends acte de la décision et prends acte que Mme Eskenazi n’a engagé aucune procédure pour demander la fortune qu’elle aurait pu récupérer », a réagi auprès de l’AFP Me Claude Dumont-Beghi, ancienne avocate de Sylvia Roth qui évalue cette fortune à « plusieurs millions d’euros ».

Sylvia Roth avait déposé avant son décès en novembre 2010 plusieurs plaintes contre Guy Wildenstein, héritier du marchand d’art qu’elle accusait d’avoir dissimulé une partie de son immense fortune en conservant hors de la succession une partie du patrimoine de son père, placé dans des fonds (trusts) hébergés dans des paradis fiscaux.

La fortune du collectionneur est estimée à environ quatre milliards d’euros, composée notamment de milliers de toiles de maîtres, d’un ranch au Kenya où a été tourné Out of Africa, ainsi que d’un îlot aux Îles Vierges.

La renonciation à sa succession par Mme Eskenasi « n’éteint aucune plainte, les créanciers continuent leur action en justice », a indiqué Me Dumont-Beghi. Pour l’avocate « l’affaire ne s’arrêtera pas là« et « l’État a lui aussi des droits sur cette succession ». Il « doit les récupérer », a-t-elle estimé en précisant avoir déjà écrit, à trois reprises, aux anciens ministres du Budget, Eric Woerth et François Baroin pour les alerter sur les fraudes fiscales présumées.

Elle compte à nouveau solliciter la nouvelle ministre, Valérie Pecresse, pour inciter le ministère du Budget à instruire le volet fiscal de cette affaire, l’évasion de patrimoine présumée, avant la prescription prévue selon les magistrats enquêteurs au 31 décembre 2011.

Le 6 juillet, Guy Wildenstein, représentant UMP à Washington des Français de l’étranger, a par ailleurs été mis en examen dans le cadre d’une autre affaire, après la découverte, lors d’une perquisition à l’institut Wildenstein à Paris d’une trentaine d’œuvres d’art « disparues ou volées ».

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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