Nice : entre 5.000 et 12.000 manifestants contre le « G-20 de la finance »

Mercredi 2 novembre 2011

Nice : entre 5.000 et 12.000 manifestants contre le « G-20 de la finance »

NICE (AP) — Un défilé haut en couleurs, et sans incident. Quelque 5.400 altermondialistes selon la police, entre 8.000 et 12.000 selon les organisateurs, ont manifesté mardi après-midi à Nice à deux jours de l’ouverture du G-20 prévu à Cannes, avec comme mot d’ordre central : « Les peuples d’abord, pas la finance ».

Le cortège, à l’ambiance festive, était placé sous très haute surveillance, survolé par deux hélicoptères de la gendarmerie, alors que les forces de l’ordre -2.000 policiers et gendarmes au total selon la préfecture des Alpes-Maritimes- étaient visibles sur l’ensemble du parcours, a-t-on constaté sur place.

A l’appel d’un collectif de dizaines d’associations, syndicats, partis politiques de gauche et d’extrême gauche, les manifestants se sont rassemblés en début d’après-midi sur l’esplanade De Lattre-de-Tassigny, avant de défiler en direction des Abattoirs, grand espace culturel où un concert devait avoir lieu en soirée. Plusieurs débats et actions sont ensuite prévus jusqu’à vendredi, alors que le G-20 se tiendra à Cannes jeudi et vendredi.

« Les paysans avant la finance », « Taxons la finance pour un monde plus juste », « La vie, pas la bourse », « Collectivisons les pertes », « Le monde est sauvé, A(h), A(h), A(h) !!! » ou encore « Moody’s, Merkozy AAAssez !! », pouvait-on lire sur les très nombreuses banderoles et pancartes de manifestants coiffés pour certains d’un chapeau de Robin des Bois, de perruques verte ou rose, tandis que résonnaient des percussions. Vers l’avant du cortège, une grande bâche bleue portée par des centaines de ballons de toutes les couleurs proclamait : « Le G20 ne nous représente pas. G99% : le pouvoir aux peuples ».

Impossible de sortir du parcours prévu, toutes les rues alentours étant fermées par des barrages de CRS ou de gendarmes mobiles sur la totalité des six kilomètres du défilé. Une centaine d’anarchistes porteurs de drapeaux noir et rouge fermaient la marche, certains le visage masqué, suivi de près par des policiers en queue de cortège.

Dans le défilé, plusieurs dizaines de membres du CCFD (Comité contre la faim et pour le développement) portaient un T-shirt blanc où était inscrit : « Aidons l’argent… à quitter les paradis fiscaux ».

« L’un de nos objectifs est la lutte contre les paradis fiscaux puisque c’était un des actes fondateurs du G-20 en 2008 », a confié à l’Associated Press Bernard Pinaud, délégué général de l’organisation. « La lutte contre les paradis fiscaux, ça ne passe pas seulement par des listes noires ou grises mais aussi par une transparence des multinationales, en matière de bénéfices, de salariés et de présence ou non dans les paradis fiscaux », a-t-il ajouté.

Une autre revendication de l’association, partagée au niveau du collectif organisateur de « l’alter-sommet », est « la mise en place d’une taxe internationale sur les transactions financières pour financer des projets de développement et la lutte contre les conséquences du réchauffement dans les pays du Sud », a également souligné le délégué général du CCFD.

« On veut un monde meilleur, un monde plus juste, que les autres aient le droit de manger et de vivre », résumait de son côté Tanit Bayle, 48 ans, venue du Lot pour participer à la manifestation.

« Nous ne sommes pas là pour parler aux chefs d’Etat, mais pour parler aux peuples, pour que de plus en plus de gens entendent ce message, pour que nous soyons de plus en plus nombreux dans un mouvement massif », a-t-elle ajouté. « Pour moi aujourd’hui, quand j’entends qu’il faut satisfaire le marché et les agences de notation, j’ai l’impression que c’est le MEDEF qui gouverne ».

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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god/mw

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