Gabriel Zucman : « Le combat contre l’évasion fiscale n’est pas mené alors qu’il est gagnable »

Lundi 26 mars 2012

Gabriel Zucman : « Le combat contre l’évasion fiscale n’est pas mené alors qu’il est gagnable »

La Suisse accueille un tiers de l’évasion fiscale mondiale.

Pour Gabriel Zucman, chercheur à l’École d’économie de Paris, auteur d’une étude sur le sujet, la solution passe par un échange automatique des informations fiscales entre les États.

Vous venez de publier une étude sur l’évasion fiscale des ménages (1). Quelles sont vos conclusions ?

Gabriel Zucman : Pour évaluer cette évasion, je me suis intéressé à la différence entre les dettes et les créances mondiales. Cette anomalie statistique est due à tous les avoirs que les particuliers possèdent via des paradis fiscaux. Ces avoirs ne sont pas enregistrés dans les statistiques d’investissements internationaux. Ce travail m’a pris plus de deux ans. J’estime que 8 % du patrimoine financier des ménages est placé dans les paradis fiscaux, soit 6 000 milliards d’euros. Un tiers de cette somme se trouve en Suisse. La moitié des comptes suisses appartient à des Européens. Les multinationales utilisent aussi les paradis fiscaux pour payer moins d’impôts. Elles réalisent des transactions intra-groupe, à des prix fictifs, pour faire apparaître leurs profits dans les pays où ils sont les moins taxés. Lire la suite sur le site du journal La Croix.

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