Transport maritime, danger public et bien mondial

Jeudi 17 mai 2007 — Dernier ajout mercredi 25 mars 2009

Transport maritime, danger public et bien mondial

Septembre 2005

François Lille, Raphaël Baumler, Editions Charles Léopold Mayer, septembre 2005, 16 €, 413 pages.

Présentation du livre :

La marine marchande mondiale, première industrie historiquement internationalisée, dérive dangereusement. Mais il ne suffit pas de crier « plus jamais ça ! », de ramasser les galettes de fuel et les oiseaux morts, et de porter secours aux marins en détresse, en péril sur leur navire ou abandonnés dans n’importe quel port. Il ne suffit pas de crier au voleur, aux voyous des mers, d’appeler la police… Il faut comprendre que c’est tout un système socioprofessionnel de haute valeur, que ce livre s’applique d’abord à décrire, qui est en train de se dégrader, se démoraliser, se destructurer. Son exemple est précurseur de l’évolution d’autres systèmes de travail, confrontés dans l’espace international à la dérégulation sauvage et déséquilibrée qu’on nous présente comme la panacée, le grand remède aux maux de notre temps.

Pour chercher les solutions, les auteurs s’appuient sur l’idée toute neuve et très ancienne des biens communs et publics, portée maintenant à l’échelle planétaire. La marine marchande traite l’essentiel des échanges matériels mondiaux, sur l’espace commun des mers et océans. C’est dire qu’elle offre aux peuples un véritable service public mondial, et les nécessaires conditions de son renouveau s’en déduisent.

Utopie ? Certes non. Les principales bases d’un tel projet existent en droit international, droit maritime et droit du travail, dans les coutumes maritimes encore vivaces, et dans l’expérience des travailleurs de la mer et de la terre. Mais, malgré l’existence de bases institutionnelles internationales développées, les lobbies de la complaisance maritime règnent en maîtres sur l’activité, et l’ensemble tourne à l’envers. Serait-il si compliqué de tout remettre à l’endroit ?

Les marins de tous pays ne sont pas des êtres à part. Leur expérience nous serait précieuse si nous voulions bien les reconnaître pour ce qu’ils sont : les premiers travailleurs-citoyens du monde. Sur ces grands navires, qui ont leur place parmi les merveilles de la technologie moderne, ils sont des techniciens de haut niveau, riches aussi d’une expérience humaine unique en son genre. Ballottés aux avant-postes de la mondialisation libérale et du progrès technologique, nombre d’entre eux voudraient rêver d’être à l’avant-garde d’une autre mondialisation, celle des droits humains et du respect écologique. C’est la dignité qu’ils revendiquent, le métier-vie qu’ils pratiquent, le regard et l’écoute que nous leur devons. Ce livre, écrit par deux d’entre eux - un d’hier, un d’aujourd’hui - est là pour en porter témoignage.

Les auteurs :

Raphaël Baumler, officier Marine Marchande en activité, navigue actuellement sur les lignes conteneurisées d’Asie et du Pacifique Nord. Il prépare simultanément une thèse sur l’approche globale et sociologique de la gestion des risques. Il participe également à divers travaux de recherche.

François Lille, ancien Marine Marchande, économiste CNAM, est membre de BPEM et du Conseil scientifique d’ATTAC. Il a publié notamment Pourquoi l’Érika a coulé - Les paradis de complaisance en 2000 aux éditions l’Esprit Frappeur, et On peut changer le monde - A la recherche des biens publics mondiaux avec François-Xavier Verschave aux éditions La Découverte en 2003.

Source BPEM.

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