En Russie, L’Oréal en milieu trouble

Mercredi 18 avril 2012

En Russie, L’Oréal en milieu trouble

Économie Hier à 21h26 (Mis à jour à 18:49)

Enquête Visé par une enquête en France, le fabricant de cosmétiques est soupçonné d’avoir utilisé un circuit parallèle lié à des partenaires sulfureux pour vendre ses produits à Moscou.

[…] Tout démarre à Dubaï, au milieu des années 90. Des « touristes » russes effectuent des razzias dans les duty-free shops de L’Oréal. Ils remplissent des valises, puis des avions - ceux du trafiquant Viktor Bout, qui a inspiré le film Lord of War. Après avoir livré des armes en Afrique, il n’aimait pas rentrer à vide… L’Oréal est au courant du manège. « Il y avait un pont aérien entre Dubaï et Moscou, témoigne un ancien cadre sur procès-verbal. Des avions militaires qui ne payaient aucun droit de douane. » Certains s’en alarment : « Ce marché gris massif était très néfaste pour l’image de nos produits », a raconté un autre ex-dirigeant aux enquêteurs. Mais le mot d’ordre à la tête de L’Oréal est alors de « faire feu de tout bois ».

[…] Sauf que L’Oréal va le faire perdurer autrement, en s’associant avec de curieux partenaires. « Vladimir Nekrasov est un incontournable de la parfumerie dans les pays de l’Est » , estime un ex-dirigeant français. « C’est un homme dangereux à tout point de vue » , nuance un autre ancien cadre. Sa société, Arbat Prestige, a pignon sur rue, mais dans son sillage s’agite Semion Mogilevich, recherché par Interpol, et qui selon The Gardian « contrôle le principal gang du crime organisé de Russie ». Nekrasov et Mogilevitch seront arrêtés fin 2008 pour fraude fiscale. Un troisième larron, Shabtaï Kalmanovitch, parfois présenté comme le vrai patron de la société Arbat, via une coquille dans le canton de Zoug, en Suisse, a été assassiné fin 2009 dans une série de règlements de compte au sein du milieu russe.

Là encore, L’Oréal n’a rien fait d’illégal en s’associant avec eux, juste pris un risque d’image, voire fiscal, car les Français ont toléré l’interposition de sociétés-écrans permettant aux Russes de « faire leur marge à l’extérieur ». Lire la suite sur le site du journal Libération.

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