Affaire Karachi. Le juge Van Ruymbeke touche au but

Mercredi 23 mai 2012

Affaire Karachi. Le juge Van Ruymbeke touche au but

actu-match | mardi 22 mai 2012

Le magistrat a remonté toute la filière des rétrocommissions des années Balladur.

François Labrouillère et David Le Bailly - Paris Match

C’est un travail titanesque qu’a accompli Renaud Van Ruymbeke, en charge du volet financier de l’affaire Karachi. Une œuvre de « moine-soldat », souffle, ­admiratif, un avocat. Grâce à des milliers de documents bancaires récupérés au Liechtenstein, en Espagne et en Suisse – un véritable voyage au cœur de la finance offshore –, le juge a réussi à « reconstituer le circuit opaque » de dizaines de millions d’euros de commissions illégales versées lors de plusieurs contrats d’armement signés par le gouvernement d’Edouard Balladur en 1994. « Ces ­commissions, note le juge dans un procès-verbal consulté par Paris Match, ont donné lieu de façon systématique à d’importants retraits en espèces qui ont commencé en 1994, puis se sont développées à grande échelle en 1995. »

Effectués à Genève, ­plusieurs d’entre eux ont eu lieu en avril et mai 1995, en pleine élection présidentielle française. Ils renforcent les soupçons d’un financement illégal de la campagne d’Edouard ­Balladur, dont le compte avait été crédité, le 26 avril, d’un mystérieux dépôt en liquide de 10,2 millions de francs. En filigrane de ce dossier explosif se profile aussi la piste d’un enrichissement personnel de dirigeants politiques français. Au total, au moins 71,7 millions de francs en espèces ont été retirés entre mai 1994 et novembre 1996 sur plusieurs comptes suisses. Le juge Van Ruymbeke ne manque pas de relever que l’immense majorité des retraits a été réalisé en francs français sur des comptes libellés en dollars ou en francs suisses. La preuve, selon lui, que cet argent était bien destiné à revenir en France. Reste à savoir à qui. Lire la suite sur le site du magazine Paris Match.

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