Affaire Takieddine : Sarkozy a validé un pot-de-vin

Jeudi 14 juin 2012

Affaire Takieddine : Sarkozy a validé un pot-de-vin

14 juin 2012 | Par Fabrice Arfi et Karl Laske

Alors que Nicolas Sarkozy perd son immunité pénale ce vendredi 15 juin, de nouveaux documents prouvent qu’il a autorisé, quand il était ministre du budget (1993-1995), le versement anticipé de pots-de-vin au “réseau Takieddine” lors d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. Des documents saisis par les enquêteurs prouvent l’hostilité de l’administration à cette décision. Le ministre était passé outre.

Extraits de l’article mis en ligne sur le site de Médiapart :

Alors que Nicolas Sarkozy perd son immunité pénale ce vendredi 15 juin, un lot de documents compromettants pour l’ancien président de la République a été communiqué au juge Renaud Van Ruymbeke, dans l’affaire des ventes d’armes du gouvernement Balladur. Selon ces éléments, saisis au siège de l’office d’armement Sofresa, Nicolas Sarkozy a personnellement autorisé, par un accord écrit, quand il était ministre du budget (1993-1995), des versements de pots-de-vin au “réseau Takieddine” à l’occasion d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite, baptisé Mouette/ROH. Ce contrat portait sur la réhabilitation de frégates françaises. Ces sommes, versées en avril 1995, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle, aux sociétés offshore d’Abdulrahman El-Assir, un associé du marchand d’armes Ziad Takieddine, représentent à elles seules plus de 12 millions d’euros (80 MF).

[…] Le contrat Mouette/ROH, qui menace aujourd’hui Sarkozy, fait partie des quatre marchés militaires – l’un signé avec le Pakistan et trois avec l’Arabie saoudite – au centre des investigations du juge Van Ruymbeke. Les deux intermédiaires sont aujourd’hui mis en cause dans cette tentaculaire affaire d’« abus de biens sociaux » et « blanchiment aggravé ». Après Ziad Takieddine, en septembre, son associé d’Abdulrahman El-Assir s’est vu signifier sa mise en examen, à Genève, il y a quelques jours.

En Suisse, la justice a déjà pu établir la mise en place, entre 1994 et 1995, d’un circuit de blanchiment de ces commissions, par des retraits d’espèces massifs. D’après l’enquête (voir ici), l’argent noir dégagé par les intermédiaires s’est élevé à 82,6 millions d’euros (541 MF). Une partie aurait financé secrètement la campagne présidentielle de 1995 de M. Balladur. Lire la suite sur le site de Médiapart.

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