Belgique : un paradis fiscal pour le capital, un enfer fiscal pour le travail

Vendredi 21 septembre 2012

Belgique : un paradis fiscal pour le capital, un enfer fiscal pour le travail

21 septembre 2012

En pleine polémique sur les projets d’exil fiscal de Bernard Arnaud, un bureau d’étude du PS francophone, l’Institut Émile Vandervelde, s’est livré, la semaine dernière, à un calcul ravageur pour la fiscalité belge : si Mitt Romney, le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, se domiciliait en Belgique, il ne paierait pas 2,4 millions d’euros d’impôts (sur un revenu de 21 millions de dollars déclaré en 2010), mais 200.000 euros ! Douze fois moins très exactement. Selon l’Institut socialiste, « 95 % des revenus réels de Mitt Romney échapperaient à l’impôt sur les personnes physiques, en toute légalité, grâce notamment à l’exonération des plus-values, le précompte mobilité libératoire et l’absence de transparence sur les revenus du capital ». Un autre exemple, tout aussi révélateur, révélé par Marco Van Hees, agent du fisc belge et militant du PTB (maoïste), dimanche, lors de l’émission Mise au point, sur la RTBF : les sociétés financières contrôlées par le milliardaire belge Albert Frère n’ont payé que 152 euros d’impôts sur 3,3 milliards de bénéfice…

Grâce au patron de LVMH, mais aussi à cause de la proximité des élections municipales du 14 octobre, le débat sur la fiscalité belge, l’une des plus déséquilibrées de l’Union européenne, s’est enfin réveillé : ainsi, la semaine dernière, près de 10.000 personnes ont défilé dans le quartier huppé d’Ixelles à l’instigation de la FGTB, le syndicat socialiste, afin de protester contre les réfugiés fiscaux. Car si le travail, peu mobile par nature, est surtaxé outre-Quiévrain, le capital échappe largement, voire totalement à l’impôt. Ce n’est pas pour rien que la Belgique apparaît comme un eldorado pour quelques milliers de riches Français soucieux d’échapper à l’impôt tricolore jugé confiscatoire. Lire la suite sur le site du journal Libération.

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