En Carinthie, l’extrême droite résiste aux révélations sur le système Haider

Lundi 12 novembre 2012

En Carinthie, l’extrême droite résiste aux révélations sur le système Haider

LE MONDE | 09.11.2012 à 14h35

De notre envoyée spéciale à Klagenfurt (Autriche), Joëlle Stolz

Klagenfurt n’a pas l’air d’une ville bouleversée par un séisme politique. Les maisons aux couleurs de dragées, les boutiques désuètes, la place où il y a vingt ans, devant la statue du Lindwurm, monstre légendaire de la Carinthie, Jörg Haider jurait d’en finir avec le vieux monde et de faire de cette province du sud de l’Autriche un modèle pour l’Europe : tout est calme.

Mais les couteaux s’aiguisent entre les héritiers de Haider, décidés à garder le pouvoir, et ceux qui espèrent enfin assécher le bourbier carinthien. Depuis des mois, révélations, démissions et condamnations pénales se succèdent. Le réseau de clientélisme et de corruption mis en place par le leader de la droite populiste autrichienne, qui a gouverné le Land jusqu’à sa mort dans un accident de voiture, en octobre 2008, se dévoile.

Dernier épisode en date : une quinzaine de perquisitions menées en Allemagne, en Autriche et en Suisse, mardi 6 novembre, dans le cadre d’une enquête pour corruption sur des dirigeants d’EADS lors de l’achat d’avions Eurofighter, en 2002, par le gouvernement du conservateur Wolfgang Schüssel, alors allié à Haider. Une piste conduit vers la Carinthie.

[…] L’ARGENT GAGNÉ PARTAIT VERS DES PARADIS FISCAUX

La plus scandaleuse concerne la vente, en 2007, dans des conditions opaques, de la Hypo Alpe Adria, qui avait financé des projets faramineux, gigantesque stade de football ou scène flottante sur le Wörthersee. L’acheteur, la Bayerische Landesbank, une banque publique, était surtout intéressé par ses filiales dans les Balkans, notamment en Croatie, où la spéculation fleurissait. Il suffisait d’acheter un terrain sans valeur, et de payer les autorités locales pour qu’elles le rendent constructible, puis d’annoncer un projet de développement touristique justifiant des crédits bancaires. L’argent ainsi gagné s’envolait vers des paradis fiscaux. Lire la suite sur la site du journal Le Monde.

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