Le Parlement britannique fait la morale fiscale à Starbucks, Amazon et Google

Lundi 12 novembre 2012 — Dernier ajout samedi 3 juin 2017

Le Parlement britannique fait la morale fiscale à Starbucks, Amazon et Google

Le Monde.fr avec AFP | 12.11.2012 à 20h02 • Mis à jour le 12.11.2012 à 20h36

[…] Lundi 12 novembre, des responsables de Starbucks, Amazon et Google ont dû détailler comment leurs groupes paient un minimum d’impôts en Grande-Bretagne, devant des députés visiblement peu convaincus par leurs explications.

« Nous ne pratiquons pas l’évasion fiscale », a assuré Troy Alstead, directeur financier de Starbucks, une chaîne de cafés très implantée dans le pays, devant la commission des finances publiques du Parlement. « Nous ne gagnons pas d’argent au Royaume-Uni », a-t-il ajouté pour expliquer pourquoi son groupe n’y paie actuellement pas du tout d’impôt sur les bénéfices.

« IL Y A UN DU TRUCAGE DANS L’AIR »

En une quinzaine d’année de présence, Starbucks n’a en effet réalisé qu’un exercice bénéficiaire, en 2006. Le groupe blâme la concurrence acharnée dans le pays ainsi que les prix de l’immobilier.

"Vous perdez de l’argent et pourtant vous continuez d’investir ici ; ça ne me semble pas vrai… Cela ne semble pas vrai monsieur Alstead et c’est cela qui frustre les contribuables britanniques « , a réagi Margaret Hodge, la présidente de la commission. »Soit vous dirigez très mal cette entreprise, soit il y a du trucage dans l’air" , a renchéri le député travailliste Austin Mitchell, goguenard.

« C’EST INADMISSIBLE ! »

Andrew Cecil, directeur des affaires publiques d’Amazon, a aussi expliqué comment les opérations européennes du groupe de vente en ligne étaient basées à Luxembourg – lui permettant de payer de très faibles impôts au Trésor britannique. En commandant un livre au Royaume-Uni, « vous achetez en fait auprès d’une entreprise basée au Luxembourg », a-t-il tenté d’expliquer.

Mais ses propos évasifs et son absence de réponses claires sur la structuration de l’entreprise ont fini par agacer les députés. « C’est inadmissible ! », « je ne sais pas pour qui vous vous prenez », lui a lancé la présidente de la commission.

GOOGLE, ENTRE IRLANDE ET BERMUDES

Quant à Google, le moteur de recherche a basé ses opérations européennes en Irlande et dispose également d’un siège… aux Bermudes. « Nous avons aux Bermudes une entité qui dispose de nos droits de propriété intellectuelle hors des Etats-Unis », a expliqué Matt Brittin, dirigeant de Google en Europe du Nord.

OCCUPY STARBUCKS

Signe de la colère dans l’opinion publique, l’association de lutte contre l’austerité UK Uncut a lancé une campagne contre Starbucks, appelant à occuper ses cafés pour les transformer en refuges pour femmes violées, en crèches et en abris pour sans-abri. Lire la suite sur le site du journal Le Monde.

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