La Suisse ne manque pas d’idées pour défendre son secret bancaire

Samedi 24 novembre 2012

La Suisse ne manque pas d’idées pour défendre son secret bancaire

Créé le 23-11-2012 à 19h08 - Mis à jour à 19h10

Gaëlle Macke

En disant non au « Rubik », l’Allemagne a mis à mal la stratégie d’accords fiscaux bilatéraux des Helvètes. Mais pour préserver les « traditions », leur gouvernement a déjà un nouveau plan.

[…] D’où le plan C, sur lequel travaille le gouvernement confédéral actuellement, baptisé, ambitieusement, "la stratégie de l’argent blanc".

Il s’agirait d’étendre les obligations de diligence qu’ont déjà les banques pour signaler les soupçons de blanchiment d’argent criminel à tous les fonds étrangers non déclarés. En pratique, chaque banque devrait faire remplir à ses clients non résidents en Suisse une auto-déclaration où ils s’engageraient à avoir bien déclaré les fonds auprès de l’administration de leur pays d’origine.

Les banques suisses n’adhèrent pas du tout

Un nouvel assouplissement du secret bancaire et une vraie révolution culturelle : le gouvernement souhaiterait là ni plus ni moins que la place financière suisse compte désormais sur sa seule -et réelle- expertise en gestion pour garder les 3.000 milliards de dollars (35 % de la fortune mondiale) qui lui sont confiés plutôt qu’elle ne reste un refuge pour les contribuables étrangers décidés à fuir les impôts.

Le sujet créée la polémique au sein du gouvernement, qui ne cesse de reporter la présentation détaillée de son plan. Surtout, l’opposition des banques est frontale : elles ne veulent pas faire la police auprès de leurs clients et encore moins être tenues pour responsables si l’un d’entre eux a menti dans son auto-déclaration. L’argumentaire des banquiers suisses est bien rôdé : la Confédération a déjà fait beaucoup de concessions et propose, avec Rubik, un bon compromis. Aller plus loin, c’est risquer de faire fuir les clients vers des paradis fiscaux, comme Singapour… qui ne collaborent pas du tout avec les fiscs étrangers. Lire la suite sur le site du magazine Challenges.

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