François Léotard mis en examen aujourd’hui

Samedi 19 mai 2007

Journal l’Humanité

Rubrique Politique

Article paru dans l’édition du 7 août 1998.

Affaires

François Léotard mis en examen aujourd’hui

LE président de l’UDF, François Léotard, et son plus proche collaborateur, le député UDF-DL Renaud Donnedieu de Vabres, sont convoqués ce matin au palais de justice de Paris par les juges d’instruction Laurence Vichnievsky et Eva Joly, afin de se voir notifier des charges retenues contre eux dans l’affaire Fondo-PR.

Ils devraient être mis en examen pour « infraction à la législation sur le financement des partis politiques », voire, affirme le quotidien « le Monde » daté d’aujourd’hui, de « blanchiment d’argent ».

Le dossier concerne le Fondo Sociale du Cooperazione Europa (FSCE), une petite banque de placements italienne, laquelle aurait « prêté », dans le cadre d’un mouvement de fonds entre l’Italie, le Luxembourg et la France, 5 millions de francs en 1996 au PR (aujourd’hui rebaptisé Démocratie libérale), alors dirigé par François Léotard.

Mais bien que cet emprunt ait été officiellement destiné à remédier à des difficultés financières du PR, il est apparu par la suite que ce prêt, officiellement destiné à l’achat du siège du PR, rue de Constantine, à Paris, s’était simultanément accompagné du versement, par le PR au FSCE, le 6 juin 1996, d’une somme identique en espèces.

Les dirigeants de l’ex-PR ont fait valoir jusqu’à présent que la contrepartie de ce prêt présumé fictif provenait d’économies réalisées par le parti sur une enveloppe issue des fonds spéciaux de Matignon, et n’avait été utilisée que pour garantir le prêt du FSCE, ce que les magistrats doivent désormais vérifier afin de déterminer si les fonds en espèces n’avaient pas une provenance illicite. Les responsables de la formation politique font également valoir que le juge ne dispose d’aucun élément pour affirmer que la somme incriminée ne proviendrait pas des fonds secrets. L’utilisation de ces fonds, votée en bloc chaque année par le Parlement, s’effectue à la discrétion du premier ministre, « qui n’a pas à en justifier », soulignent-ils.

Hier, l’entourage du président de l’UDF se refusait à confirmer la convocation de François Léotard et se déclarait « surpris » que la presse publie l’information « en donnant les motifs » d’une éventuelle mise en examen, avant même que les intéressés aient été reçus par le juge.

Par ailleurs, Guy Gennesseaux et Olivier Mevel, dirigeants du FSCE, et Serge Hauchart, un dirigeant de sociétés lié à cette structure, proche de François Léotard, ont été mis en examen au mois de juin pour « blanchiment ».

Signataire au nom du PR de la convention de prêt avec le FSCE, le directeur administratif et financier du PR, Antoine de Menthon, a également été mis en examen du même chef de « blanchiment ».

Publié avec l’aimable autorisation du journal l’Humanité.

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