Berezovski : une mort encore inexpliquée, mais rien de suspect

Lundi 25 mars 2013

Berezovski : une mort encore inexpliquée, mais rien de suspect

Le Monde.fr | 24.03.2013 à 11h13 • Mis à jour le 25.03.2013 à 11h49 Par Marc Roche (Londres, correspondant)

La police britannique a ouvert une enquête sur la mort qualifiée « d’inexpliquée » de l’oligarque russe Boris Berezovski, ennemi juré du président Vladimir Poutine, retrouvé mort samedi 23 mars dans sa propriété d’Ascot (Berkshire) à l’ouest de Londres.

Les enquêteurs qui fouillent le manoir de l’homme d’affaires controversé, sont équipés de combinaisons spéciales de protection contre les armes chimiques. M. Berezovki était en effet proche de l’ancien agent Alexander Litvinenko, opposant au Kremlin qui avait été empoisonné au polonium 210 par deux ex-agents du FSB, les services de sécurité intérieure russes, en 2006 dans un hôtel londonien.

[…] CONFLIT AVEC ROMAN ABRAMOVITCH

Surtout, Boris Berezovki ne s’était jamais remis – financièrement comme psychologiquement – d’avoir été débouté le 31 août 2012 de sa plainte contre son compatriote et ex protégé, le milliardaire Roman Abramovitch, accusé de l’avoir contraint sous la menace de lui vendre sa participation dans la compagnie pétrolière Sibneft.

Les violents débats qui ont émaillé ce procès hautement médiatisé de plus de trois mois ont jeté une lumière crue sur les pratiques douteuses qui ont permis aux deux hommes, Berezovski, 66 ans, et Abramovitch, 45 ans, de bâtir leur fortune. Lors de l’éclatement de l’URSS et des privatisations du début des années 1990, Berezovski proche du président Eltsine et de son entourage, a construit un empire dans les hydrocarbures, les métaux et les médias. Son ami et disciple, Roman Abramovitch s’est enrichi dans son sillage.

[…] Les débats ont braqué les projecteurs sur l’incroyable univers de Berezovski à Londres. Il fut question de croisières à bord de super yachts dans les Antilles, de manoirs des Mille et une nuits en France, de contrats mirobolants écrits sur des serviettes en papier, de tentatives d’assassinat par des gangsters tchéchènes et de milliards de dollars blanchis dans des places off shore.

Le contraste était saisissant entre Roman Abramovitch, être timide et secret, et son accusateur, à l’aise dans la langue de Shakespeare, caustique, paradoxal, affichant ses bonnes fortunes, vraies ou supposées. Pour tenter de conquérir l’Establishment britannique, Berevoski s’était attaché les services de hautes pointures de la scène mondaine, comme le prince Michael de Kent, cousin de la reine, Lire la suite sur le site du journal Le Monde.

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