Le Crédit lyonnais suisse aurait blanchi des pots-de-vin grecs

Lundi 15 avril 2013

Le Crédit lyonnais suisse aurait blanchi des pots-de-vin grecs

Le Point.fr - Publié le 14/04/2013 à 17:11 - Modifié le 15/04/2013 à 11:00

Huit banques en Suisse, dont le Crédit lyonnais, auraient aidé un ancien ministre grec de la Défense à planquer huit millions d’euros.

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

À côté d’Akis Tsochatzopoulos, ancien ministre grec de la Défense, Jérôme Cahuzac fait figure d’enfant de chœur. Ce dirigeant du Pasok (parti socialiste), âgé de 72 ans, est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin en échange de grosses commandes militaires lorsqu’il était ministre de la Défense, de 1996 à 2001. Si l’arrestation et l’incarcération d’Akis Tsochatzopoulos remontent au printemps 2012, l’enquête en Suisse vient de prendre un tour très particulier.

En effet, le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS), à Berne, ne s’est pas contenté de bloquer les comptes de l’ancien ministre : il a transmis le dossier aux autorités de poursuite pénale ! Dans un document publié vendredi, le Ministère public de la Confédération (MPC) dénonce l’offre des sociétés offshore dans la place financière, qui « peut aussi être utilisée pour des transactions visant l’adjudication par corruption de mandats de pays tiers portant sur plusieurs millions ». En clair : ces sociétés aident au camouflage de la corruption de dirigeants de pays étrangers.

Mise en examen d’une banque

Michael Lauber, le procureur général de la Confédération, estime que « cette situation présente un risque considérable pour la réputation non seulement des banques impliquées, mais de la Suisse elle-même ». Est-ce le signe que la Confédération, après le scandale de l’affaire Cahuzac, envisage un peu sérieusement d’abandonner son secret bancaire et de mieux lutter contre le blanchiment ? Le Ministère public de la Confédération (MPC) annonce qu’il ouvre une enquête afin d’établir, dans l’affaire Akis Tsochatzopoulos, « si la participation au blanchiment d’argent de personnes agissant en Suisse peut être prouvée ».

Mieux, le MPC envisage carrément la possibilité de mettre en examen une banque, comme l’article 102 du Code pénal le lui permet ! Ce qui serait une première en Suisse, et qui ne devrait pas s’arrêter aux pots-de-vin encaissés par un ancien ministre grec. Sur les huit banques mises en cause, le journal économique Handelszeitung donne les noms d’UBS, de Morgan Stanley et de la filiale genevoise du Crédit lyonnais. La présence du Crédit lyonnais suisse a également été confirmée au Point.fr par une autre source proche de l’enquête. Lire la suite sur le site du magazine Le Point.

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