92 Connection : au cœur des « affaires » du 92

Jeudi 18 avril 2013

Au cœur des « affaires » du 92

Dans un livre à paraître vendredi, deux spécialistes de la lutte anticorruption décrivent et analysent l’affairisme qui entoure le département des Hauts-de-Seine depuis les années 1970. Dans le fief de Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy, la « 92 Connection » sert ses propres intérêts.

Les Hauts-de-Seine, département le plus corrompu de France ? Dans 92 Connection, à paraître vendredi (Nouveau monde éditions), deux spécialistes de la lutte anticorruption font l’inventaire des affaires politico-financières qui ont agité ces quarante dernières années le deuxième département le plus riche du pays. Et en plein cœur de la Sarkozie, l’ombre de l’ancien président plane tout au long de l’ouvrage.

Marchés truqués, emplois et salaires fictifs, fraude et évasion fiscale, clientélisme, arnaques, montages financiers… Noël Pons, ancien fonctionnaire à la Direction générale des impôts, et Jean-Paul Philippe, ancien responsable de la brigade anticorruption de la police judiciaire, dressent un constat sans nuances. Dans leur livre, l’intérêt général ne semble pas être la première préoccupation d’une « oligarchie » qui s’est accaparée tous les niveaux de pouvoir d’un département, présenté ici comme un « laboratoire » où sont testées toutes « les manipulations possibles ».

« Pasqua avait tout compris avant les autres »

De l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine à l’affaire Elf/Thinet, en passant par celle dite du « 1% logement », les auteurs établissent un guide afin « d’identifier la méthode, les outils et les leurres ». Il y a d’abord la mise en place d’un « système » à partir des années 1970 par celui qui prend dans ces pages les airs d’un parrain, Charles Pasqua, l’homme qui « avait tout compris avant les autres ». A ses côtés figuraient les « Pasqua boys », jeunes ambitieux toujours aux affaires aujourd’hui : le couple « ravageur » formé par les Balkany, à la tête de la ville de Levallois-Perret renommée pour l’occasion « Balkanyland », André Santini, homme fort d’Issy-les-Moulineaux depuis 33 ans, Patrick Devedjian, qui a repris le Conseil général en 2007. Et puis Nicolas Sarkozy, le disciple qui a rapidement trahi « le souverain » en prenant la mairie de Neuilly-sur-Seine, première marche vers l’Elysée.

Dès le départ, Noël Pons et Jean-Paul Philippe soulignent d’eux-mêmes « l’ancienneté des enquêtes ». Relèvent-elles pour autant des pratiques d’un autre âge ? Bien au contraire, assurent-ils : "Les principes de gestion sont duplicables à l’infini.« Plus encore, »la stratégie de prédation du 92" semble avoir encore de beaux jours devant elle. Lire la suite sur le site du JDD.

Revenir en haut