Triodos aussi transite par les paradis fiscaux

Mardi 23 avril 2013

samedi 20 avril 2013

Triodos aussi transite par les paradis fiscaux

Par David Leloup

EXCLUSIF - Pour financer certains projets, Triodos a créé des structures offshore au Luxembourg et au Panama. La banque citoyenne a aussi investi 8,4 millions d’euros dans six fonds domiciliés aux îles Caïmans, au Delaware et à Maurice. Des placements éthiques et durables, vraiment ?

Pour les uns, ce sera un choc. Pour les autres, une demi-surprise. On ne peut certes pas mettre Triodos dans le même panier que la Deutsche Bank (974 entités offshore), BNP Paribas (283), KBC (163), ING (27) ou Belfius (16), dont la « culture offshore » est bien plus ancrée. N’empêche, pour une banque qui calibre depuis des années sa communication en surfant sur l’éthique et le « durable », cela fait mauvais genre…

Depuis 2002, plus ou moins discrètement, la petite banque batave a recours, elle aussi, aux paradis fiscaux pour réaliser certains investissements. Marianne a identifié 13 fonds ou sociétés offshore enregistrés au Luxembourg, au Panama, au Delaware, aux îles Caïmans ou à Maurice, pilotés en tout ou en partie par Triodos, quand la banque n’y investit pas elle-même du capital (voir liste ci-dessous).

Sulfureux, ces territoires ? Le Grand-Duché, les îles Caïmans et le Panama ont été épinglés en 2009 par l’OCDE sur sa liste grise des paradis fiscaux non-coopératifs – une liste aujourd’hui quasi vide… Outre qu’elles sont très prisées par les grandes fortunes mondiales pour leurs trusts, qui facilitent la fraude fiscale, les îles Caïmans constituent aussi un terrain de choix pour la criminalité financière et les coups tordus : il y a quelques années, un banquier suisse y a été mystérieusement retrouvé calciné dans son 4x4. L’île Maurice ? Qualifiée de « trou noir de la finance » par le juge français Renaud Van Ruymbeke en 2009, car « Maurice protège les titulaires de comptes bancaires et assure leur anonymat, même face à des investigations judiciaires ». Idem au Delaware, paradis fiscal et terre d’opacité financière au cœur même des Etats-Unis, où Viktor Bout, le trafiquant d’armes russe surnommé le « marchand de mort » utilisait deux boites aux lettres anonymes pour ses trafics… Lire la suite sur le site de Marianne Belgique.

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