Comptes en Suisse : une liste de personnalités « transmise à la justice »

Mercredi 3 juillet 2013 — Dernier ajout samedi 3 juin 2017

Politiques

Comptes en Suisse : une liste de personnalités « transmise à la justice »

3 juillet 2013 à 14:53 (Mis à jour : 18:09)

Récit L’ex-banquier de Reyl, Pierre Condamin-Gerbier, a refusé d’en dévoiler les noms, lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac.

Par GUILLAUME GENDRON

La commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac a poursuivi ses auditions ce mercredi, en recevant le gestionnaire de fortune Pierre Condamin-Gerbier, ancien associé-gérant de la fameuse banque Reyl, qui hébergeait le compte de l’ex-ministre du Budget de 1998 à 2009. Ce dernier avait fait une déposition très remarquée devant les sénateurs il y a une quinzaine de jours, décrivant avec minutie les nombreux rouages de la fraude fiscale et annonçant qu’il avait en sa possession une liste contenant les noms d’une quinzaine de personnalités politiques, dont des ministres de gauche et de droite, qui auraient, selon lui, des comptes non déclarés en Suisse.

Interrogé dès les premières minutes de l’audition sur cette liste, l’ex-cadre de Reyl a déclaré avoir transmis à la justice les dossiers et « les éléments d’information dont j’ai fait état dans les médias depuis quelques semaines. » Refusant de dévoiler les noms et faisant face à l’agacement des députés l’interrogeant, celui qui se définit comme un simple « praticien » bancaire a estimé qu’il ne pouvait le faire devant cette « organisation », car des « gens sont juges et parties à l’intérieur du Parlement ».

Fin mai, une information judiciaire a été ouverte pour « blanchiment de fraude fiscale » visant l’établissement Reyl, à la suite des déclarations de son ancien gestionnaire, entendu comme témoin dans l’enquête sur l’affaire Cahuzac. Elle a été confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui conduisent déjà l’enquête Cahuzac.

Mauvaise volonté

En préambule, l’ancien gestionnaire de l’établissement suisse a raillé le nom de la commission d’enquête, officiellement intitulée comme « relative aux éventuels dysfonctionnements dans l’action du gouvernement […] dans la gestion d’une affaire qui a conduit à la démission d’un membre du gouvernement ».

« Je souris à la lecture du mot "éventuels", a-t-il lancé. Je défie quiconque ayant cinq à dix ans d’expérience dans la gestion de fortune de ne pas avoir - sauf à être de mauvaise foi ou totalement inexpérimenté - constaté des pratiques réelles de dysfonctionnements touchant toute une partie du personnel politique français à titre personnel ou au titre des partis qu’ils représentent. » Lire la suite sur le site du journal Libération.

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