Un tiers de banques en moins d’ici 10 ans en Suisse

Lundi 5 août 2013

Un tiers de banques en moins d’ici 10 ans en Suisse

Zurich (awp) - Ces dix prochaines années, le nombre de banques en Suisse pourrait nettement diminuer. Le gouvernement se préoccupe de l’image de la place financière suisse auprès d’autres gouvernements et pas de sa réputation auprès de clients, a déploré Thomas Matter, président du conseil d’administration de la Neue Helvetische Bank (NHB) dans une interview à la « SonntagsZeitung » (édition du 4 août).

L’avenir de la place bancaire suisse dépend selon M. Matter de la façon dont des prescriptions comme les mesures renforcées de diligence seront appliquées. Si le Conseil fédéral va jusqu’au bout, il y aura un tiers de banques en moins dans dix ans et 50’000 emplois seront perdus, selon M. Matter.

La suppression de fait du secret bancaire pour les clients étrangers et les menaces de plaintes de la justice américaine contre des banques suisses font que les dommages ont déjà été causés, a relevé le président de la NHB. L’argent quitte la Suisse. Pour les grandes banques, qui peuvent servir leurs clients à partir de Singapour ou de Londres, ce n’est pas un problème. Pour les banques privées qui n’ont pas de filiales à l’étranger, la situation est plus sombre.

M. Matter nie par ailleurs que la possibilité de se soustraire à l’impôt ait été le principal facteur d’attractivité des clients étrangers pour placer leur argent en Suisse. Il y avait trois raisons, selon le président de la NHB : la qualité des services, la discrétion et la sécurité juridique. La fraude fiscale n’a selon lui jamais été la raison principale. Mais le fait est que les autres avantages disparaissent : la discrétion dans le sens de la protection de la sphère privée ne constitue plus un argument de vente et la sécurité juridique vacille. M. Matter déplore des lois avec effet rétroactif décidées sur pression de gouvernements étrangers.

rt/rp

(AWP / 05.08.2013 06h23)

Revenir en haut