Chinaleaks : le grand bond de Pékin vers les paradis fiscaux

Mardi 21 janvier 2014

Chinaleaks : le grand bond de Pékin vers les paradis fiscaux

MARINA WALKER (ICIJ), ALAIN LALLEMAND (LE SOIR)

L’élite chinoise a massivement planqué son argent dans les paradis offshore. Jusqu’à 3.000 milliards d’euros auraient quitté la Chine. Pékin a tenté de faire taire nos confrères chinois.

Mao Zedong doit se retourner dans sa tombe : s’il se perpétue au XXIe siècle une « longue marche », c’est celle qui conduit des dizaines de milliers de Chinois du continent à investir leur argent à 13.500 kilomètres de la Chine communiste, dans le paradis fiscal que représentent les îles Vierges britanniques !

Selon l’enquête menée ces six derniers mois, en toute discrétion, par une équipe de journalistes de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ, Washington) et publiée depuis ce mardi soir par une quinzaine de journaux du monde entier, tous les pans de l’industrie chinoise sont frappés, non seulement les sociétés, dirigeants et actionnaires privés, mais aussi les sociétés d’État et gestionnaires publics, sans compter les parents les plus proches des personnes siégeant dans les plus hautes autorités du pays que sont le Politburo, l’Assemblée populaire, l’Armée rouge.

OffshoreLeaks, suite

Ces révélations constituent une suite étonnante mais logique du scandale OffshoreLeaks dévoilé en avril dernier par ce même réseau de journalistes ICIJ avec lequel travaille Le Soir depuis quinze ans. Les dossiers d’offshore trouvant leur origine en Chine continentale ont toujours représenté la plus grande part des 2,5 millions de fichiers offshore « fuités » qu’ICIJ a obtenus et exploite depuis 2012 avec l’aide de plus de cinquante médias de par le monde.

Au plan mondial, ces documents révèlent les ayants droit véritables et les actes posés par plus de 100.000 sociétés localisées dans dix juridictions offshore. Ces révélations dites « OffshoreLeaks », publiées en avril 2013, ont eu un impact planétaire, déclenchant des enquêtes, démissions et réformes politiques dans plusieurs pays, dont la Belgique, où une petite centaine de personnes ont eu recours à ces mêmes offshore.

Mais étant donné la complexité des dossiers et les défis posés par les caractères utilisés dans les documents de Chine, Taïwan et Hong Kong, l’ICIJ avait décidé de mettre ces dossiers de côté pour publication ultérieure. Maintenant que ces documents sont traités, que leur portée a été analysée et confirmée, le consortium de journalistes publie le résultat de son enquête en s’appuyant sur une quinzaine de journaux, dont Le Soir, mais aussi l’Asahi Shimbun, The Guardian, El Pais, Le Monde, Süddeutsche Zeitung , etc.. Lire la suite sur le site du journal Le Soir.

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