Évasion fiscale : quand une banque suisse draguait les riches Nordistes

Mercredi 5 mars 2014

Région

Évasion fiscale : quand une banque suisse draguait les riches Nordistes

Publié le 05/03/2014

Par BRENDAN TROADEC

Entre 2002 et 2009, les chargés d’affaires du bureau lillois de la banque suisse UBS ont tout fait pour trouver de nouveaux clients. Mais pour qui ? Les liens entre la filiale française de la banque et sa maison mère en Suisse interrogent. La banque est aujourd’hui la cible d’une enquête pour démarchage illicite, blanchiment de fraude fiscale et son ancien directeur du bureau lillois est en examen depuis deux ans.

L’opéra de Lille privatisé, des centaines d’élites nordistes aux anges, le 24 juin 2004 se termine et déjà la banque suisse UBS peut savourer sa démonstration de force. Depuis deux ans, la dizaine d’employés du bureau lillois de la filiale française de la première banque d’Europe en gestion de fortune prospecte aux quatre coins du Nord-Pas-de-Calais. Cette soirée à l’opéra de Lille est la démonstration du travail des chargés d’affaires de la banque : les grandes familles du Nord ont mordu à l’hameçon et sont pratiquement toutes là.

Mais ce n’est que l’un des multiples instruments de l’établissement pour démarcher de nouveaux clients. UBS France organise chaque année des dizaines de chasses, tournois de golf, des petites conférences économiques pour une poignée de privilégiés, principalement des entrepreneurs, dont elle voudrait bien gérer la fortune. Rien de répréhensible à première vue, sauf si des chargés d’affaires suisses de la maison mère helvète, UBS AG, descendent des alpages pour braconner le client français dans les pince-fesses organisés par sa filiale hexagonale, une pratique formellement interdite par le code monétaire et financier français. Tout aussi interdite est l’ouverture de comptes non déclarés en Suisse par des citoyens français.

« Des chocolats »

C’est pourtant sur ces hypothèses que travaille la justice française. Depuis avril 2012, les juges d’instruction Guillaume Daïeff et Serge Tournaire enquêtent sur la question. Au début de l’été 2013, la procédure a débouché sur la mise en examen d’UBS France et UBS AG, ainsi que de Patrice de Fayet, l’ancien directeur général de la banque, un ancien cadre salarié d’UBS Strasbourg et d’Hervé d’Halluin, ancien dirigeant d’UBS Lille. Lire la suite sur le site internet de La Voix du Nord.

Revenir en haut