Les banques suisses lâchent leurs petits clients français

Vendredi 25 avril 2014

Les banques suisses lâchent leurs petits clients français

Le Point.fr - Publié le 24/04/2014 à 10:51 - Modifié le 24/04/2014 à 19:38

Les établissements helvétiques vont jusqu’à demander aux frontaliers français travaillant en Suisse de fermer leurs comptes courants.

[…] Pourquoi les banques suisses, longtemps fort peu regardantes sur la provenance des fonds, déposés par des tyrans sanguinaires (comme Duvalier ou Mobutu), des mafieux russes et même des trafiquants de drogue colombiens, se focalisent-elles brutalement sur les 290 000 frontaliers travaillant dans la Confédération, dont 150 000 Français ? C’est d’autant plus absurde que les revenus perçus par ces pendulaires sont connus par les fiscs des deux côtés de la frontière. En effet, à sa déclaration préremplie des revenus 2013, de couleur bleue, le frontalier joint une déclaration des revenus encaissés à l’étranger, de couleur rose.

[…] Alors, pourquoi s’en prendre à des comptes appartenant à des salariés qui peuvent difficilement frauder et qui, de toute façon, ne gagnent pas des millions ? Certains mauvais esprits risquent d’y voir un excès de zèle au moment où se profile le spectre de l’échange automatique d’informations entre le fisc helvétique et ceux de ses voisins européens. Plus lente que le Luxembourg et l’Autriche, qui ont déjà annoncé la fin du secret bancaire, la Confédération promet, elle, l’échange d’informations. C’est un grand pas avant de tordre définitivement le cou à son sacro-saint secret bancaire. Dans ces conditions, il est effectivement logique que les banques demandent à leurs clients fraudeurs de se régulariser.

Mais il y a longtemps que les plus riches d’entre eux ont pris leurs précautions. Soit leurs comptes sont gérés dans des filiales de banques suisses aux Bahamas ou à Singapour. Soit leurs avoirs se dissimulent derrière des fondations au Liechtenstein ou des sociétés-écrans aux îles Vierges ou à Panama. Faute de grives, on lâche les merles. Un abandon d’autant plus facile que les comptes courants n’ont jamais rapporté beaucoup d’argent aux banques suisses. Lire la suite.

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